jeudi 29 août 2013

Entrepreunariat au féminin : le plan du gouvernement

Atteindre un taux de femmes entrepreneures de 40% en France d'ici 2017, telle est l'ambition du plan national pour l'entrepreneuriat féminin présenté par Najat Vallaud-Belkacem, Fleur Pellerin et Geneviève Fioraso. Au menu : un éventail de mesures allant de la garde d'enfants au mentorat. Un peu d'argent, un meilleur accompagnement et beaucoup de bonnes intentions suffiront-ils ?

Les femmes osent moins. Elles sont moins entreprenantes que les hommes... et quand elles s'y risquent, le parcours des créatrices d'entreprise vire souvent au parcours de combattante. A Rueil Malmaison, au siège de l'entreprise Talentia Software (dirigée par Viviane Chaine Ribeiro), accompagnée de deux autres ministres femmes (Fleur Pellerin en charge des PME et de l'économie numérique et Geneviève Fioraso en charge de la Recherche et de l'enseignement supérieur), Najat Vallaud-Belkacem, ministre du Droit des femmes, a présenté mardi 27 août un plan national de développement de l'entrepreneuriat féminin. Objectif : "faire progresser de 10 points le taux de femmes entrepreneures en France d'ici 2017. " Et atteindre un taux de 40% de femmes parmi les créateurs d'entreprise dans 5 ans (contre 30% actuellement). Pour y parvenir, les ministres ont dressé un catalogue de mesures... De quoi changer la donne ? Pas si sûr.

Tu seras entrepreneure, ma fille !

" Seules 3% des Françaises de la classe d'âge des 18-64 ans ont créé ou repris une entreprise comparé à 10% aux Etats-Unis ", déplore Najat Vallaud-Belkacem. Dans l'industrie et la high-tech, seule une entreprise sur 10 récemment créée, l'est par une femme, a complété Geneviève Fioraso.
Première raison avancée : la faible incitation lors de la scolarité des filles à créer leur entreprise. Pour y remédier le premier axe du plan prévoit des mesures de sensibilisation dès l'école. "Notre système éducatif ne prend pas assez en compte l'esprit d'entreprise en particulier celui des filles", déplore Geneviève Fioraso. Le plan du gouvernement veut, dès la classe de 6ème, faire en sorte que l'entrepreneuriat féminin fasse partie du nouveau parcours individuel d'information, d'orientation et de découverte du monde économique et professionnel, mis en place par la loi sur la refondation de l'école. "Nous serons vigilants à ce que ce parcours s'adresse autant aux filles qu'aux garçons pour la partie création d'entreprise", a souligné la ministre des Droits des femmes.
Des semaines de sensibilisation à l'entrepreneuriat féminin seront aussi organisées chaque année dans les collègues et lycées après expérimentation dans cinq académies cette année : des femmes chefs d'entreprise iront dans les établissements scolaires pour donner envie d'entreprendre et témoigner des embûches et des succès rencontrés dans leur parcours.
Najat Vallaud-Belkacem a également annoncé la constitution d'un espace de référence pour l'information sur la création d'entreprise au féminin. " Actuellement l'information est éclatée, dispersée ", estime la ministre. Un microsite dédié sur le site de l'APCE sera lancé en octobre avec un accès simplifié à toute l'information existante, notamment les dispositifs d'accompagnement spécifiques aux femmes.
Une question de confiance en soi
"Les garçons ont bien plus confiance en eux que les filles", souligne Viviane Chaine Ribeiro, présidente de Talentia Software une PME qu'elle a reprise et développée depuis (130 personnes 56 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2012). Et cette dirigeante d'entreprise, vice-présidente de la commission TPE-PME au Medef, de citer cette anecdote : " Quand je propose une promotion à une fille, elle me demande toujours : Tu crois que j'en suis capable ? Un homme jamais ! Quand un homme a besoin de 2 millions pour un projet en interne, il m'en réclame 3. Une femme me dira : Donne-moi 1,5 million et je me débrouillerai..."

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