mercredi 5 novembre 2014

Christine Albanel, Orange : "La parité hommes-femmes rend l’entreprise plus innovante"



http://objectifaquitaine.latribune.fr/politique/2014-10-31/christine-albanel-orange-la-parite-hommes-femmes-rend-l-entreprise-plus-innovante.html

Ancienne ministre de la Culture et de la communication (de 2007 à 2009), ancienne plume de Jacques Chirac, Christine Albanel est aujourd’hui directrice exécutive en charge de la Responsabilité sociale d’entreprise, de la diversité, des partenariats et de la solidarité d’Orange. Elle est également présidente déléguée de la Fondation Orange et présidente du conseil d’administration d’Orange Studio. De passage à Bordeaux à l’occasion de La Tribune Women’s Awards dont elle était la marraine, Christine Albanel a parlé de la place des femmes chez Orange.


Où se situe Orange sur le thème de la parité hommes-femmes ?
"C'est une entreprise en pointe quant à la présence des femmes aux postes à responsabilité. Les femmes représentent 30 % du comité exécutif actuel, soit 4 femmes sur 11 membres. Ce taux est légèrement supérieur dans le conseil d'administration d'Orange puisqu'il est composé pour un tiers de femmes. Enfin, il atteint 33 % dans les comités de direction. Par contre, on est en retard si l'on regarde la composition des 1.200 tops managers du groupe."
Stéphane Richard, votre PDG, fait pourtant partie au Medef de la commission parité ?
"Oui justement, il est très en pointe sur ce sujet et beaucoup de progrès ont été accomplis dans ce domaine de la parité hommes-femmes, mais nous partons de loin. Nos métiers sont pour beaucoup très techniques. Ce sont des métiers qui ont longtemps été quasi essentiellement masculins. Dans nos métiers des nouvelles technologies liées à la communication, au numérique, les hommes occupent une place importante. Regardez dans la Silicon Valley, la population est généralement masculine. Par ailleurs, ces entreprises high-tech n'ont quasiment aucune diversité. Même Google qui revendique un taux de féminisation de 30 % est en retard en matière de diversité. La population latino-américaine n'y est représentée qu'à moins de 5 %. On dit ces entreprises innovantes, je suis persuadée qu'elles le seraient encore plus en favorisant plus de diversité et de mixité."
Quels sont les mécanismes mis en place pour développer la parité et la diversité chez Orange ?
"Nous mettons en place des actions qui ont valu à Orange de recevoir, l'an dernier, le prix du ministère des Droits de la femme. Dans notre Orange Campus, notre université qui forme nos managers, la thématique de la mixité fait partie de la formation. Elle est une composante essentielle de notre référentiel de management, au même titre que la diversité d'ailleurs. Nous encourageons la création de réseaux de femmes, car nous savons qu'il est toujours plus facile de fonctionner en réseau pour mettre en avant les exemples de parcours professionnels qui vont inciter des femmes à se porter candidates à des postes à responsabilité.
Il faut reconnaître que les femmes ont parfois tendance à s'autocensurer quand il s'agit de postuler à des postes qui vont les faire évoluer dans la hiérarchie de l'entreprise. Le « plafond de verre » dont on parle régulièrement, les femmes se l'imposent encore un peu trop souvent."
Quel est du public ou du privé le secteur des entreprises le plus en pointe selon vous ?
"On pourrait penser que dans l'administration, dans le secteur public, les concours garantissent une certaine parité. En fait, on se rend compte que plus on monte dans la hiérarchie, moins on trouve de femmes. Prenons l'exemple de l'enseignement, est-ce qu'il est logique que sur 30 recteurs d'académie on ne rencontre que 9 femmes ? Le secteur privé, parce qu'il s'est imposé des quotas, ce que d'un certain côté on peut trouver gênant... est clairement en avance sur le public. Chez Orange, même si le chantier de la parité est encore en cours, nous pouvons être fiers du fait que dans le comité exécutif, il y ait quatre femmes sur onze membres, et que deux des postes les plus importants soient occupés par des femmes !"

mercredi 15 octobre 2014

Inégalités hommes-femmes: en 10 ans, des progrès dans l'éducation (étude)

Publié le 15-10-2014 à 07h02 Mis à jour à 08h32

En dix ans, les inégalités hommes-femmes en matière d'accès à l'éducation se sont réduites mais sur le front de l'emploi, les progrès ont été plus lents, souligne mercredi une étude du Boston consulting group (BCG), publiée à l'occasion du Women's forum à Deauville (nord-ouest de la France).
Selon cette étude, réalisée en partenariat avec le Women's forum, avec le soutien de l'OCDE, au cours des dix dernières années, en primaire (6 à 11 ans), le monde s'est rapproché d'un objectif de scolarisation universelle: 91% en moyenne, à comparer avec 86% il y a dix ans.
Et l'"indice de parité" est passé de 95 filles pour 100 garçons scolarisés, à 98 filles scolarisées.
En effet, deux tiers des "nouveaux enfants" scolarisés en dix ans sont des filles.
Toutefois, selon cette étude, d'importants progrès restent à faire dans le secondaire: seuls 78% des enfants entre 12 et 16 ans vont à l'école et les filles y sont un peu moins présentes que les garçons (96 pour 100).
Les progrès en matière d'écart entre hommes et femmes dans l'emploi sont également notables mais ils ont été ralentis par la crise, poursuit l'étude. La part des femmes dans la population active est passée de 54% en 2000 à 57% en 2012. Elle a toutefois baissé dans trois pays (en Inde, passant de 36% à 30%, en Chine, passant de 77% à 70% et aux Etats-Unis, passant de 70% à 67%).
Comme il y a dix ans, le monde des systèmes d'information et de la technologie reste un monde d'hommes, poursuit l'étude.
Le nombre des femmes entrepreneures a progressé: en 2011, 41% des travailleurs indépendants, avec ou sans salarié, étaient des femmes, contre 35% en 2004.
"Si des mesures encourageant l'entrepreneuriat féminin étaient mises en place, le nombre de femmes entrepreneurs pourrait s'accroître de 53 millions d'ici à 2025, générant ainsi 28 millions d'emplois dans le monde", affirme Agnès Audier, directrice associée au BCG à Paris, dans un communiqué.

Eurazeo crée un réseau Parité et adhère à FinanciElles

COMMUNIQUE DE PRESSE
PARIS, LE 14 OCTOBRE 2014
Eurazeo crée un réseau Parité et adhère à FinanciElles
A la veille du Women's Forum 2014, Eurazeo lance un réseau interne parité,
baptisé Eurazeo Pluriels. Ce réseau, qui est mixte, a pour objectif de faire
progresser la parité chez Eurazeo, dans l'ensemble des sociétés de son
portefeuille et dans sa sphère d'influence. Eurazeo Pluriels se distingue par
son ouverture à tous les collaborateurs d'Eurazeo sur une base de volontariat,
aux dirigeants et hauts potentiels de ses participations, ainsi qu'à ses
partenaires (banques, cabinets d'avocats, cabinets de conseil, etc.). Les
événements organisés par Eurazeo Pluriels auront pour vocation de sensibiliser
les participants sur la parité et à définir des plans de progrès avec des
objectifs chiffrés.
Parallèlement au lancement d'Eurazeo Pluriels, Eurazeo adhère au réseau
Financi'Elles, premier réseau d'affaires féminin du secteur de la Finance.
Eurazeo est la première société d'investissement à rejoindre ce réseau dont
la mission est de contribuer à améliorer et surtout à accélérer l'accès
des femmes au sommet des organisations du secteur de la finance.
Eurazeo est engagée de longue date sur la question de l'égalité
professionnelle hommes-femmes dont elle a fait un pilier de sa charte de RSE.
La société est également partenaire du Women's Forum depuis 2008, et soutient
dans ce cadre le programme Rising Talents, dont le but est d'identifier de
jeunes femmes de tous les pays, de toutes cultures et venues tous les domaines
(économique, culturel ou encore scientifique) ayant l'énergie et le potentiel
de devenir des personnalités importantes pour construire le monde de demain.
Patrick Sayer, Président du directoire d'Eurazeo, a déclaré : " Nous
mobiliser en faveur de la parité est un des leviers essentiels pour être un
actionnaire responsable. C'est pourquoi nous avons voulu marquer notre
engagement et le formaliser à travers la création d'Eurazeo Pluriels et notre
adhésion à Financi'Elles. Nous pensons ainsi pouvoir apporter notre pierre à
l'édifice de la parité et surtout bénéficier de l'expérience de NOS pairs
pour continuer à progresser."
Virginie Morgon, Directeur Général, a ajouté : "La conviction que la mixité
est un élément clé de performance pour l'entreprise autant qu'un vecteur de
progrès sociétal ne doit pas être portée par une personne ou uniquement par
les femmes, elle doit absolument être relayée par les institutions. C'est ce
qui a prévalu dans notre engagement de longue date aux côtés du Women's
Forum, c'est aussi le sens de notre adhésion à Financi'Elles. Le réseau
Eurazeo Pluriels va également porter cette ambition. "
A propos d'Eurazeo
> Eurazeo est une des premières sociétés d'investissement cotées en Europe,
avec près de 5 milliards d'euros d'actifs diversifiés. Sa mission est de
détecter, accélérer et valoriser le potentiel de transformation des
entreprises dans lesquelles elle investit. Eurazeo est présente sur différents
segments du capital investissement via ses quatre pôles d'activité - Eurazeo
Capital, Eurazeo Croissance, Eurazeo pme et Eurazeo Patrimoine. Son actionnariat
institutionnel et familial, sa structure financière solide sans endettement
structurel et son HORIZON d'investissement flexible lui permettent d'accompagner
les entreprises dans la durée. Elle est notamment l'actionnaire majoritaire ou
de référence d'Accor, ANF Immobilier, Asmodee, Desigual, Elis, Europcar,
Foncia, Moncler et des sociétés de taille plus modeste dont IES Synergy,
Fonroche Energie et les participations d'Eurazeo PME.
> Eurazeo est cotée sur NYSE Euronext Paris.


mercredi 17 septembre 2014

Avoir un enfant est bon pour votre carrière (si vous êtes un homme)

Deux études établissent un lien direct entre parentalité et salaires: si devenir père augmente les chances d’être engagé ou de gagner plus d’argent, devenir mère ralentit une carrière professionnelle de manière très concrète.
En France, selon le baromètre du le Défenseur des droits et l’Organisation internationale du travail (OIT), une femme salariée sur quatre s’est déjà sentie lésée dans sa vie professionnelle en raison de sa maternité. Aux Etats-Unis, un quart des mères se sentent discriminées pour les mêmes raisons. Des discriminations de salaires et de traitement qui peuvent s’exercer lors d’un entretien d‘embauche, au retour d’un congé maternité et même tout au long d’une carrière.
Deux études récentes, mises en avant par le New York Times, confirment que les mères sont effectivement lésées, mais elles révèlent surtout, qu’à l’inverse, un homme qui devient père va pouvoir, lui, en tirer des bénéfices.
Michelle Budig, professeur de sociologie à l’université d'Amherst (Massassuchets) a analysé les données recensées entre 1978 et 2006 par le National Longitudinal Survey of Youth, sorte de vigie du marché du travail.
Cette analyse, publiée ici, révèle que le salaire des hommes, quand ils deviennent pères, augmente de 6%. Tandis que les femmes, elles, perdent 4% de revenus à chaque enfant. 
Pour Michelle Budig, l’une des explication à ces disparités, c’est la vision réactionnaire et passésiste de nombreux  patrons:
«Dans l’esprit des employeurs, les pères sont plus stables et plus investis dans leur travail, ils ont une famille à charge et ne peuvent pas se permettre de se disperser. C’est l’exact opposé de la manière dont les mères qui travaillent sont trop souvent perçues. Dans l’imaginaire collectif, elles travaillent moins et sont plus facilement distraites».
Pour prouver le fait que ces inégalités résultent bien d‘idées reçus et non de différences de compétences, Michelle Budig a bien pris en compte les facteurs tels que le niveau d’étude ou le nombre d’heures travaillées: à compétences et disponibilités égales, les femmes sans enfants gagnent 96 cents pour chaque dollar gagné par un homme, tandis que les mères gagnent à peine 76 cents, creusant ainsi un écart qui existait déjà.
Une deuxième étude confirme que les employeurs ont généralement tendance à accorder d’emblée aux pères de nombreuses qualités, tout en envisageant les mères comme source de probèmes.
Shelley J. Correl, professeur de sociologie à l’Université de Stanford, a envoyé à des centaines d’employeurs des fausses candidatures d’hommes et de femmes de parcours et d’expériences relativement similaires. Sur certains des CV, une ligne faisaient référence au fait que le candidat (homme ou femme) était membre d’une association parents-professeurs (suggérant de fait que le candidat en question est parent). Là aussi, les clichés sont suivis d’effets implacables: les candidates censées être mères de famille ont eu 50% moins de chances d’être rappelées par l’employeur, tandis que les pères supposés auraient été, eux, plus sollicités que les hommes célibataires sans enfants.
L’étude conclut alors que pour un employeur, le salarié idéal est, dans cet ordre là: les hommes pères de famille, les femmes sans enfants, les hommes sans enfants, en en queue de classement, les femmes avec enfants.
A défaut de pouvoir changer les mentalités et en attendant que la pédagogie fasse son oeuvre (la Commission américaine pour l’égalité des chances au travail a publié mi-juillet un guide complet sur le sujet), Shelley J Correl estime que «le seul espoir de se débarasser des effets de ces préjugés, ce sont des politiques qui inciteraient les gens à assimiler l’idée que l’on a le droit d’avoir des enfants ET de travailler».
D’ailleurs, comme le souligne le New York Times, en Allemagne, où rien ou presque n’est prévu pour faciliter le retour au travail après un congé maternité, l’écart de salaires entre hommes et femmes est conséquent. Tandis qu'en Suède, pays autrement plus en pointe sur les questions de parité, les femmes sont largement moins pénalisées par leurs grossesses.
Repéré par Nadia Daam Parents & enfants Double X 10.09.2014

mardi 16 septembre 2014

En médecine aussi, le genre aurait un impact sur le diagnostic des médecins !

Les représentations sociales liées au genre du patient peuvent influencer le diagnostic du médecin, souligne une note de l'Institut national de la santé et de la recherche médical (Inserm). Explications avec Catherine Vidal, membre du comité d'éthique. 



La dépression est-elle plutôt une "maladie de femme"? L'infarctus touche-t-il surtout les hommes? Des membres du comité d'éthique de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale, ont publié mardi une note évoquant les discriminations liées au sexe et au genre dans le domaine de la santé. Décryptage avec Catherine Vidal, neurobiologiste, directrice de recherche à l'Institut Pasteur et membre du groupe "genre et recherche en santé" du comité d'éthique de l'Inserm. 

Que vient faire la question du genre dans le domaine médical?
Catherine Vidal: Les représentations sociales liées au genre féminin ou masculin du patient jouent sur l'attitude des patients et du corps médical. Il est indispensable d'en tenir compte pour aboutir à de meilleures pratiques. La France accuse d'ailleurs un retard dans cette démarche, par rapport aux Etats-Unis ou à d'autres pays d'Europe comme la Belgique.  

Quelle différence faites-vous entre le genre et le sexe?
Le sexe concerne les caractéristiques biologiques -chromosomes, organes génitaux, hormonaux qui différencient les mâles et les femelles. Le genre, lui, est un concept qui désigne les processus de construction sociale et culturelle des identités féminine et masculine. Depuis la naissance, les normes sociales vont influencer les comportements et les pratiques dans tous les domaines, y compris celui de la santé et de la recherche biomédicale.  

Vous voulez dire que l'attitude du médecin et son diagnostic peuvent varier en fonction du sexe de son patient?
Oui. Un des exemples les plus parlants est celui de l'infarctus du myocarde, longtemps sous-diagnostiqué chez les femmes. Des études ont montré que pour le corps médical, il s'agissait d'une maladie touchant particulièrement des hommes, stressés par leur travail. Quand une femme se présentait se plaignant de fatigue et d'essoufflement, les docteurs avaient plutôt tendance à la trouver angoissée et à lui prescrire des tranquillisants... En passant à côtédu diagnostic. Pourtant, l'infarctus est la première cause de mortalité aux Etats-Unis et Europe, aussi bien chez les hommes que chez les femmes. 

Les hommes pâtissent-ils aussi de cette influence du genre?
Oui, les hommes souffrant d'ostéoporose ont eux aussi souffert de sous-diagnostic. Jusqu'en 1990, cette maladie, associée à la ménopause et aux traitements hormonaux de substitution, était considérée comme "féminine". Depuis, l'approche de cette pathologie a été revue et des scores de densité osseuse ont été établis pour les hommes, comme pour les femmes. 
Et le patient? Se comporte-t-il différemment face au corps médical selon son genre?
Il est connu que les hommes consultent beaucoup moins facilement que les femmes: selon les stéréotypes du genre masculin, ils doivent être "résistants au mal". L'expression de la souffrance psychique varie aussi selon le genre. Les femmes sont considérées comme plus enclines à sombrer dans la dépression que les hommes. C'est ce que montrent les études prenant en compte des symptômes tels que le retrait sur soi et les troubles du sommeil. Mais dès lors que d'autres critères sont considérés, comme un comportement agressif ou la prise de drogues -des attitudes plus présentes chez les hommes- la prévalence de la dépression devient équivalente chez les deux sexes! 

Source : L'express, en savoir plus .. 

mercredi 21 mai 2014

"Égale à égal" : lutter contre la "normâlitude"

http://culturebox.francetvinfo.fr/des-mots-de-minuit/lutter-contre-la-normalitude-155679



Chez Belin, une nouvelle collection très accessible, "Égale à égal", remet quelques idées en place pour balayer les clichés et les discriminations sexistes. Les trois premiers titres, très réussis, nous prouvent que la lutte en faveur de l'égalité entre hommes et femmes relève de l'intérêt général. Et ne peut être que profitable à l'économie.


Plus de soixante ans après la publication du Deuxième sexe de Simone de Beauvoir, quelques piqûres de rappel ne peuvent être que bénéfiques dans la lutte pour l'égalité entre les sexes. C'est ce que propose la nouvelle collection "Égale à égal" lancée par les éditions Belin et dirigée par Annie Batlle, Hélène Kloeckner et Catherine Vidal, en partenariat avec le Laboratoire de l'Égalité. Chiffres à l'appui, les trois premiers titres de la collection rappellent, pour ceux qui en douteraient, que les stéréotypes et les discriminations sexistes continuent à peser de manière décisive sur le quotidien des femmes, dans des sociétés qui paraissent pourtant superficiellement égalitaires. Dans les sphères publiques et privées, le mâle continue, pour une large part, à imposer sa norme… souvent en dépit de la rationalité et de l'équité économique.



Dépassé, le mythe de la ménagère ? Rien n'est moins sûr, quand on lit le sondage de l'Insee que rappelle François Fatoux dans Et si on en finissait avec la ménagère ? : si les femmes, en 2010, consacrent aux tâches domestiques une heure de moins qu'en 1986, vie professionnelle oblige, elles continuent à devancer les hommes d'1h48 par jour. Ménage, cuisine, attention accordée aux enfants, ces activités domestiques constituent une "charge mentale", en termes de gestion, d'organisation et de planification, qui s'ajoute au stress professionnel. Le modèle de la femme au foyer est loin d'être aujourd'hui dominant, mais tout ce qui relève du "care" continue à être considéré comme plus "féminin". Des enjeux économiques majeurs sont alors soulevés par ces actives qui accomplissent des charges non rémunérées et non reconnues mais indispensables à la société, que l'on pense aux soins prodigués aux enfants ou aux personnes âgées par exemple. F. Fatoux rappelle que le statut de "conjoint collaborateur" a été créé en 2005, pour donner des droits sociaux à ces femmes, notamment en termes de retraite. La valorisation de ces travailleuses "invisibles" reste cependant un défi à relever pour les économistes et les pouvoirs publics.
 Et si on en finissait avec la ménagère ? revient aussi sur quelques débats qui ont largement alimenté les stéréotypes et le machisme ordinaires, notamment l'idée que les hommes qui font plus le ménage seraient moins actifs sexuellement et plus prompts à divorcer. F. Fatoux explique et nuance des chiffres qui avaient été mal compris – et qui avaient fait l'effet d'une bombe en 2013 – en rappelant notamment que ces hommes sont souvent mariés à des femmes qui ont un niveau d'éducation et un emploi plus élevés : elles ont donc une autonomie suffisante pour divorcer avec moins d'appréhension.

Égalitaire, le monde du travail ? Dans Les femmes valent-elles moins cher que les hommes ? Annie Batlle rappelle qu'au travail "un homme sur deux est une femme", et que "54% des femmes sont titulaires d'un diplôme de l'enseignement supérieur, contre 39% des hommes". Pourtant, le salaire moyen d'une femme dans le secteur privé et semi-public est inférieur de 20% environ à celui d'un homme, et les femmes restent sur-représentées dans les activités les moins qualifiées et les plus répétitives. Cherchez l'erreur…

Féminisée, la télévision ? À la télévision, les hommes parlent, les femmes écoutent ! d'Arnaud Bihel est sans appel : dans les émissions de débat et de réflexion, les femmes représentent un quart des apparitions, et la parole légitime reste bien le monopole des hommes. C'est ce que résume un constat de la Commission sur l'image des femmes dans les médias en 2011 : "à l'écran, moins de 20% des experts sont des expertes". À quelques exceptions près, les femmes à la télévision restent de jolies potiches, présentes pour satisfaire la "consommation visuelle" des téléspectateurs.
Comme dans l'ensemble du monde du travail, une politique volontariste semble alors la meilleure solution, et le bâton plus efficace que la carotte. À une échelle européenne, l'Organisation internationale du travail ou la Cour de justice européenne légifèrent régulièrement en vue de promouvoir l'égalité, notamment salariale. En France, la loi Copé-Zimmermann de 2011 introduit le principe de quotas au sein des conseils d'administration, qui restent de véritables bastions masculins. Et un groupe comme France Télévisions a innové avec le projet "En avant toutes" de juillet 2013, qui prend des engagements chiffrés ambitieux.

En 70 pages claires et aérées par des "zooms" et des citations-choc, ces trois premiers titres réussissent le pari de rendre les idées plus claires sur des sujets qui structurent nos sociétés et nos quotidiens. Les références à Françoise Héritier ou à Michelle Perrot côtoient des sondages récents pour varier les éclairages anthropologiques, sociologiques et historiques. Une bibliographie et une sitothèque ciblées donnent quelques idées de lecture et un quiz, à la fin de chaque livre, permet de vérifier qu'on a retenu l'essentiel.

"On ne naît pas Barbie ou Ken, on le devient"

Les trois ouvrages de la collection soulèvent la question de la socialisation et d'une "imprégnation silencieuse" précoce qui aboutissent à l'intériorisation par les petites filles de fonctions et de rôles dévalorisés socialement. C'est ce que Bourdieu nommait la "violence symbolique", qui s'exerce sur les classes sociales défavorisées : elles ont tellement bien assimilé la situation d'infériorité dans laquelle la société les place qu'elles n'envisagent plus aucune remise en cause de cette structure sociale.
Les trois premiers titres de la collection le rappellent : les livres pour enfants, et plus globalement l'industrie du jouet, ont une influence désastreuse en formatant les comportements des unes et des autres. Pour éviter ces écueils, l'association Lab-elle a créé un label attribué aux albums illustrés qui s'éloignent des stéréotypes sexistes en proposant des rôles féminins et masculins plus créatifs. Chez Belin, le livre C'est moi le chef ! (à partir de 5 ans) de Luan Alban et Anne Montel joue par exemple avec la place des femmes en politique en racontant l'histoire d'une petite fille, Mathilda, qui décide de réformer les lois établies chez elle. Pour mener à bien sa révolution, elle se rend auprès de toutes les autorités de sa ville, que semble caractériser une belle parité : après le médecin, la directrice et les policiers, le premier ministre l'oriente vers l'ultime décisionnaire, la très british et très réceptive Reine. Les nouvelles lois proposées par Mathilda ne sont pas absolument à la hauteur de ses espérances mais la petite fille ne renonce pas pour autant à ses ambitions et ne manque pas de se répéter tous les soirs, avant de s'endormir :"Quand je serai grande, je serai chef!".

jeudi 3 avril 2014

Vive les copines !

LE MONDE
|
Par Annie KAHN
http://www.lemonde.fr/emploi/article/2014/04/01/vive-les-copines_4393398_1698637.html
Les entreprises sont désormais nombreuses à avoir compris l'intérêt de favoriser l'émergence de réseaux de femmes en leur sein.
Le phénomène est non seulement politiquement correct, à l'époque de la mixité revendiquée à tous les niveaux hiérarchiques – dans les affaires, comme en politique –, mais il est en outre une nécessité managériale.
N'a-t-il pas été prouvé qu'une équipe composée de personnalités diverses, hommes et femmes, était plus efficace, plus créative qu'un groupe homogène ?

PAPOTAGES

David Spiegel, psychiatre et professeur à la faculté de médecine de Stanford (Californie), apporte davantage d'eau à notre moulin, avec un nouvel argument en faveur de nos papotages, partages d'émotions, d'informations, à pratiquer sans modération.
Les femmes qui passent du temps entre copines sont en meilleure santé que les autres, assure-t-il. Il l'a démontré pour celles atteintes d'un cancer. Quand elles participent à des groupes de discussion, elles guérissent plus vite ou sont en rémission plus longtemps. Il estime que cela n'est pas propre à cette pathologie, mais concerne l'état général des femmes.
Il a mené le même type de travaux sur des populations masculines atteintes de cancer. Mais n'a pas obtenu les mêmes résultats.
En revanche, les hommes mariés guérissent plus facilement que les célibataires. Ce qui, à l'inverse, est beaucoup moins probant pour les femmes, ont prouvé des chercheurs américains dont les travaux ont été publiés dans le Journal of Clinical Oncology de novembre 2013.

DOUBLE BONNE ACTION

En se soutenant les unes les autres, en échangeant conseils personnels et professionnels, les femmes combattent mieux le stress lié à la gestion complexe de leurs obligations familiales et de leur vie de bureau.
Or, une entreprise a intérêt à ce que ses salariés soient en forme. Pour éviter qu'ils ne s'absentent pour cause de maladie, d'abord. Mais aussi parce qu'ils sont alors plus productifs.
Donc, en favorisant la participation de ses employées à des réseaux de femmes, l'entreprise fait une double bonne action, économiquement parlant.
Elle améliore l'état de santé et donc la productivité des femmes, mais aussi, indirectement, celle des hommes, qui ont besoin, eux aussi, de pouvoir s'appuyer sur elles, en cas de pépin.

vendredi 14 mars 2014

Elections municipales 2014 : seulement 17,1% de femmes têtes de liste

Les inégalités persistent
Atlantico Publié le 13 mars 2014
C'est le constat dressé par le Haut conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes qui publie ce jeudi les chiffres clés de la parité pour ce scrutin.
L'égalité homme-femme est loin d'être acquise. C'est un doux euphémisme. Et ce n'est pas le rapport publié ce jeudi par le Haut conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes (HCEfh) qui fera dire le contraire. En effet; selon cette institution, qui se base sur des données transmises par le ministère de l'Intérieur, 82,9% des têtes de liste pour les prochaines élections municipales sont des hommes. Ce qui veut dire que "seules 17,1% des têtes de liste sont donc des femmes". Un pourcentage en lègère hausse toutefois cat il était de 16,5% en 2008. Le Haut conseil fait donc remarquer que "la parité s'arrête là où le pouvoir commence".
Mais le Haut conseil semble se satisfaire de ces chiffres. "Quinze ans après l'adoption des premières lois dites sur la parité, grâce aux contraintes mises en œuvre, les conseils municipaux sont, avec les conseils régionaux, des collectivités territoriales composées quasiment d'autant de femmes que d'hommes élus", relève-t-il. "Mais si les progrès sont incontestables parmi les conseiller-ère-s, le partage du pouvoir n'est pas encore une réalité", nuance-t-il.
Pour rappel, la loi du 17 mai 2013 a abaissé le seuil de la contrainte paritaire aux communes de 1 000 habitants et plus, et prévu l'élection au suffrage universel des conseiller-ère-s communautaires. Désormais, "85,3% de la population française vont pouvoir voter pour des listes paritaires, lors des prochaines élections municipales et communautaires, contre les deux tiers précédemment", se satisfait le HCEfh. En revanche, "dans les communes de moins de 1 000 habitants, non soumises aux contraintes paritaires, 35,4% de femmes sont candidates". La parité est donc "entre progrès et résistances".

vendredi 7 mars 2014

Parité hommes-femmes : 4 leviers déclencheurs du changement

Les Echos Par Clémence Dunand, journaliste | 07/03/2014

La mixité constitue un gisement de forte croissance potentielle pour l'entreprise. Créativité et volontarisme sont les deux seuls facteurs à faire évoluer la place des femmes.
Atteindre la parité en entreprise peut être une source de croissance. 9,4 % supplémentaires si elle devait se réaliser dans les vingt prochaines années, selon les calculs du BCG. Les leviers sont désormais connus, il faut à présent les actionner, à l'instar de ce que font les 11 entreprises membres du Cercle InterElles, pionnier sur la mixité.
Réduire les écarts salariaux
Les femmes restent moins payées que les hommes : une salariée gagne, en moyenne, 19,3 % de moins que son homologue masculin, selon l'Insee (en équivalent temps plein sur 2011). La rémunération est donc l'un des premiers points sur lequel agir. De nombreuses sociétés ont signé des chartes sur l'égalité professionnelle prévoyant des budgets spécifiques pour gommer les écarts de salaire. Areva, par exemple, y a consacré 600.000 euros en 2013, et ambitionne d'avoir résorbé ces disparités à l'horizon 2016.
Former les salarié(e)s
Aux femmes les qualités d'écoute et le dévouement, aux hommes l'ambition et le leadership… : les clichés sont tenaces. Pour faire bouger les lignes, les entreprises à la pointe sur la parité forment leurs salarié(e)s. Air Liquide sensibilise ses managers aux bénéfices de la diversité ; Assystem propose du « mentoring » ; le réseau Interp'elles d'EDF organise des ateliers pour « savoir parler d'argent » ou « savoir dire NON »… Superflues ces formations ? 72 % des hommes interrogés par Accenture dans le cadre d'une enquête récente ont demandé une augmentation. Chez les femmes, seules 44 % ont osé le faire…
Féminiser les effectifs
20 % des hommes et 11 % des femmes ont l'intention de devenir manager, selon un baromètre du réseau de femmes de BPCE S.A., les Essenti'Elles. Ce qui signifie que féminiser la chaîne hiérarchique est loin d'être simple. Pour cela, fixer des objectifs réalistes mais ambitieux, de l'embauche à la promotion, semble être un mal nécessaire employé par les champions de la parité. Nexter a fait du recrutement de collaboratrices un critère d'intéressement. L'accord égalité professionnelle d'EDF S.A. prévoit une féminisation de l'ensemble de ses métiers avec des taux effectifs par direction. Air Liquide, quant à lui, impose d'étudier au moins une candidature féminine pour chaque poste de management. L'objectif d'Orange d'atteindre 35 % de femmes dans ses instances dirigeantes en 2015 est suivi par le comité exécutif et intégré dans la part variable des dirigeants. Et, pour s'assurer que les engagements sont tenus, Schlumberger dispose d'outils informatiques suivant le recrutement et l'évolution des carrières des femmes.
Equilibrer le ratio vie professionnelle-vie privée
La France tire fierté de son taux de natalité élevé. Mais, en entreprise, la maternité et, avec elle, la parentalité et la « double journée » qu'elle induit constituent souvent un frein dans la carrière d'une femme. Pour équilibrer vie professionnelle et vie privée, les chartes de la parentalité établies dans de nombreuses entreprises font preuve de créativité : les réunions sont organisées à des horaires compatibles avec une vie privée, le télétravail autorisé, une certaine souplesse horaire tolérée… Et, partout, des réseaux de salariés - mixtes ou non - échangent pour faire avancer la diversité.
Pour les parents, les bons élèves instaurent un entretien pré et post-congé lié à l'enfant (réalisé à plus de 70 % chez Areva par exemple), participent à des crèches d'entreprise (60 places disponibles en Ile-de-France pour les salariés d'IBM en 2014), proposent des chèques emploi service universels pour financer la garde d'enfants (utilisés par plus de 5.400 salariés d'EDF en 2012), voire des services de conciergerie (8 chez Areva). Des mesures qui bénéficient, bien sûr, aux deux sexes.

La Caisse d'Epargne et KENZO rendent hommage aux femmes.

La Caisse d'Epargne et KENZO, marques jeunes et novatrices dans leur secteur, souhaitent témoigner ensemble leur attention aux femmes en leur offrant une série limitée de cartes, au style affirmé et féminin. A cette occasion, elles ont mis en commun leur savoir-faire pour créer ces cartes, mettant les dernières innovations techniques en matière de carte bancaires au service de la mode et du design.
Cette collection « Tribute to Women* » est déclinée sur deux visuels à l'esthétique emblématique de la maison parisienne et inspirés des motifs de la collection printemps / été 2014. Afin de rendre cette journée encore plus exceptionnelle, un porte-cartes original, créé spécialement par KENZO, est offert avec chacune des cartes.
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accompagnée d'un porte-cartes créé spécialement par KENZO.
Deux élégants visuels de carte, signés KENZO, qui allient le design à l'esthétisme de l'objet. La carte Visa Classic est recouverte d'un verni perlescent en rappel aux effets de matière de la collection Kenzo.
Une première mondiale pour cette série de cartes. Grâce à la nouvelle technologie « Smart Vibrant-e », la tranche de carte Visa Classic présente un dégradé multicolore et celle de la Visa Premier est d'un noir profond.
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Exclusivement, le 8 mars, les visuels « Tribute To Women* » et le porte-cartes seront proposés GRATUITEMENT pour cette édition limitée à 10 000 cartes.

mercredi 5 mars 2014

Égalité femmes-hommes : des progrès à faire

Plus d'une femme manager sur deux estime que son employeur est « faiblement » efficace pour combattre les inégalités professionnelles entre les hommes et les femmes, selon un sondage ESCP Europe.
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Les entreprises peuvent beaucoup mieux faire en matière d'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes. Selon un sondage réalisé par ESCP Europe, qui a interrogé 40 femmes ayant 10 à 15 ans d'expérience professionnelle, et participant à ses programmes Executive MBA et Femmes et Dirigeantes, 55 % des femmes managers jugent que l'efficacité de leur entreprise pour combattre les inégalités est «faible». Elles ne sont qu'une sur quatre à déclarer que leur société a mis en place une politique d'égalité salariale et à en bénéficier.
Bien que 45 % constatent une amélioration sur les cinq dernières années de la place des femmes qui occupent des postes de direction dans leur entreprise, 83 % des femmes managers affirment que les entreprises continuent de privilégier «de manière inconsciente» les hommes au détriment des femmes.
Prendre son destin en main
Dénonçant les idées toutes faites, elles estiment que les difficultés à concilier vie professionnelle et vie privée ne sont pas des explications suffisantes pour justifier l'écart entre les hommes et les femmes. Toutes refusent l'argument du manque de compétence. Huit sur dix revendiquent avoir la même ambition que les hommes.
«Les femmes sont pragmatiques et prennent elles-mêmes des initiatives qui leur permettront d'accélérer leur carrière», observe Delphine Manceau, directrice de la division corporate Europe d'ESCP Europe.
Sept sur dix précisent que ce sont elles qui ont eu l'idée de suivre l'un des deux programmes de formation continue d'ESCP Europe. Huit sur dix constatent que leur société ne les a pas encouragées à suivre cette formation. Mais 72 % reconnaissent que leur employeur finance partiellement ou complètement leurs cours, à faciliter leur formation en leur accordant une disponibilité, ou à détacher quelqu'un pour les aider à faire face à leur charge de travail professionnel.
Ce réalisme s'accompagne d'un regard lucide sur ce qu'elles estiment être leurs points faibles et leurs qualités. «90 % des femmes expliquent qu'elles suivent nos programmes pour se constituer un réseau professionnel de femmes dirigeantes. Elles veulent pouvoir échanger entre pairs et participer à des événements dédiés aux femmes managers et dirigeantes», analyse Delphine Manceau.
Mieux gérer leur carrière arrive en deuxième place. Avoir plus de responsabilité en troisième position. L'augmentation de salaire est en quatrième position.
Gagner en confiance
Les femmes managers espèrent également gagner en confiance, l'un de leurs principaux handicaps. «J'ai pu dépasser un certain nombre de stéréotypes sur l'accession des femmes à des postes de direction en suivant un executive MBA pendant dix-huit mois, témoigne Rezlaine Zaher, ex-assistante de direction devenue responsable de la communication interne chez Lafarge. J'ai pris confiance en moi. J'ose mettre en avant mes réalisations et mes aspirations. Ce que je n'aurais pas fait avant.»
Mais toutes les femmes managers ne croient pas que leur formation sera un plus pour progresser chez leur employeur, puisque 50 % avouent qu'elles suivent des cours pour changer d'entreprise.
Et elles ne sont qu'un tiers à penser que les politiques gouvernementales en faveur des femmes auront un effet positif sur leur carrière.

jeudi 20 février 2014

Les inégalités hommes-femmes au travail se réduisent mais persitent

Le Figaro.fr 20/02/2014

En matière d'emploi, les écarts entre les hommes et les femmes se réduisent sensiblement. Mais le chemin reste long pour atteindre une vraie parité entre les deux sexes, selon l'édition 2014 du tableau de l'économie française dressé par l'INSEE. Le point en trois chiffres.
2/3 des femmes en âge de travailler sont en activité, contre 3/4 des hommes
Entre 1990 et 2012, la proportion de femmes actives chez les 15-64 ans a progressé de 8 points pour s'établir à 66,% en 2012. Sur la même période, la proportion d'actifs chez les hommes a stagné, à 75,3%. L'écart reste grand, mais il se réduit au bénéfice des femmes.
Les femmes représentent près de 3/4 des personnes en sous-emploi
Les femmes sont bien plus souvent en situation de sous-emploi que les hommes. En 2012, elles représentaient 72% des actifs en sous-emploi. Les femmes travaillent quatre fois plus que les hommes à temps partiel (30,2% contre 6,9%). Par ailleurs, elles sont plus nombreuses à occuper un emploi précaire. 10,6% des femmes sont en contrat à durée déterminée, contre 6,9% des hommes. Le taux de chômage des femmes reste quant à lui légèrement au dessus de celui des hommes (10% contre 9,7%), mais la dégradation récente de l'emploi intérimaire, majoritairement masculin, a beaucoup réduit les écarts.
Les femmes gagnent toujours 20% de moins que les hommes
A temps complet, un homme gagne en moyenne 2312 euros par mois net de tous prélèvements, soit 19,3% de plus que les femmes (1865 euros). Mais ce sont chez les cadres que l'inégalité salariale est la plus criante: les hommes gagnent 4302 euros net en moyenne par mois, contre 3362 euros pour les femmes, soit une différence de près de 22%. L'écart se resserre et tombe à 8% chez les employés, où les hommes gagnent 1649 euros net, contre 1398 euros net pour les femmes.
Mais pour se faire une idée plus précise des inégalités salariales, il faut se pencher sur la distribution du revenu salarial annuel. Ce mode de calcul intègre les écarts de salaires dus aux différences de temps de travail. Le salaire médian s'établit à 19.570 euros pour les hommes, contre 16.310 euros pour les femmes. Cette différence de 16,7% à la défaveur des femmes s'explique par le fait qu'elle ont un volume de travail inférieur aux hommes. La prévalence du temps partiel chez les femmes pèse donc clairement sur leurs salaires.



lundi 20 janvier 2014

Najat Vallaud-Belkacem : "Une réforme ambitieuse"





Pas de guerre des sexes, mais une réduction des inégalités entre les hommes et les femmes. Le projet de loi porté par la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem et discuté lundi à l’Assemblée met en place un large panel de dispositifs touchant aussi bien à la vie familiale que professionnelle, à la représentation politique qu’aux images médiatiques.
 De la réforme du congé parental à la lutte contre les images dégradantes de la femme dans les médias, en passant par la réaffirmation du droit à l’avortement, le texte doit aussi permettre de faire évoluer les mentalités.
 En quoi ce texte est-il novateur dans la législation sur les droits des femmes ?
Jusqu’à présent, les différentes lois adoptées étaient spécifiques, que ce soit sur l’égalité professionnelle, la parité ou les violences faites aux femmes. Cette fois-ci, on s’attaque à toutes les inégalités qui perdurentElles sont liées les unes aux autres, et c’est en les appréhendant dans leur ensemble qu’on arrivera à mieux les combattre. De plus, ce texte vient combler des lacunes dans notre droit, tout en veillant à ce que les législations précédentes, comme celles des quotas, soient bien appliquées.
 Les quotas sont-ils un passage obligé ?
On ne passe pas systématiquement par là, mais fixer des objectifs chiffrés est indispensable pour progresser. Je ne crois pas que l’Histoire nous conduise spontanément vers le progrès. Aller vers davantage d’égalité nécessite donc une politique proactive. Ce qui n’empêche aussi de parier sur les bonnes pratiques de certains acteurs, comme les entreprises.
Le texte s’est heurté à l’opposition d’une partie de l’opinion, avec des rassemblements anti-IVG hier à Paris...
L’IVG est si emblématique des droits des femmes qu’il n’est pas surprenant que cela provoque de telles réactions. Sa remise en cause dans d’autres pays, notamment en Espagne, réveille les tentations de certains de revenir sur la loi de 1975. Il nous faut protéger ce droit fondamental. Un amendement parlementaire socialiste supprime la mention de la « détresse » des femmes comme une condition d’accès à l’IVG car cette référence est obsolète. Cela peut paraître symbolique, mais c’est un message fort : les femmes doivent pouvoir choisir de poursuivre ou non une grossesse sans avoir à se justifier. Faisons leur confiance.
Comment comptez-vous inciter les hommes à prendre un congé parental ?
Aujourd’hui, avec un enfant, vous avez droit à six mois de congé parental. La loi permettra d’y ajouter six mois supplémentaires s’ils sont pris par l’autre parent. Avec deux enfants et plus, les Français peuvent prendre jusqu’à trois ans de congé. Désormais dans ces trois ans, six mois reviendront au deuxième membre du couple, sous peine d’être perdus.
Inciter ainsi au partage des responsabilités entre l’homme et la femme est dans l’intérêt de tous : les femmes seront moins lésées sur le marché du travail par des interruptions trop longues et les pères demandent à pouvoir s’occuper de leurs enfants sans être stigmatisés. 18 000 hommes prennent un congé parental, on en attend 100 000 en 2017. C’est une réforme à la fois ambitieuse et pragmatique.
Espérez-vous une même évolution paritaire dans la vie politique ?
Le doublement des pénalités pour les partis politiques qui ne respectent pas les règles de parité devrait amener en effet les partis à réfléchir à deux fois avant de désigner les candidats. La loi imposera aussi, dans les exécutifs locaux, la parité entre la tête de l’exécutif et son premier adjoint. Avec toutes ces mesures, le paysage politique devrait être profondément chamboulé en quelques années.

Comment le CSA pourra-t-il, ainsi que le prévoit la loi, lutter contre les stéréotypes sexistes dans les médias ?
Le conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) dispose d’une large palette d’outils, de l’avis à la sanction, en passant par la mise en demeure. Il veillera à ce qu’il n’y ait pas d’images qui portent atteinte à la dignité des femmes. Il devra également fixer des objectifs chiffrés aux afin de lutter contre la sous-représentation des femmes comme expertes par rapport aux experts. Enfin, il devra contrôler la reproduction exagérée de stéréotypes, comme par exemple dans les programmes pour enfants, où les femmes ne doivent pas être systématiquement représentées dans un rôle réducteur.
Ces mesures étant inédites, le CSA a mis en place une commission spécifique sur les droits des femmes, dirigée par Sylvie Pierre-Brossolette, afin d’établir une grille d’indicateurs pour déterminer ce qui relève de stéréotypes préoccupants et ce qui est anodin.
Vous avez également appelé à mettre en place des plans d’action pour plus de mixité professionnelle début 2014…
Ma priorité a toujours été l’égalité professionnelle, car j’estime que c’est celle qui touche le plus massivement les Françaises et les Française et qui est la plus injustifiable dans un pays où les femmes sont autant, voire plus diplômées que les hommes. Les écarts de rémunérations sont liés à plusieurs facteurs : la mauvaise volonté des employeurs parfois, qui sont désormais soumis à des contrôles et des sanctions ; le fait que les femmes sont très souvent à temps partiel, et on encadre mieux ce dernier ; qu’elles ont, plus que les hommes, une carrière interrompue, et on y répond par le partage du congé parental.
Mais les inégalités professionnelles sont aussi liées au fait que les femmes sont cantonnées dans un tout petit nombre de métiers moins bien rémunérés et moins valorisés. Il nous faut donc travailler sur cette question de la non mixité. Nous avons identifié une dizaine de secteurs d’activités dans lesquels il y a clairement un déséquilibre hommes-femmes comme le BTP, les transports ou la petite enfance. Pour chacun d’entre eux, des plans avec des objectifs chiffrés sont en train d’être rédigés par un comité de pilotage qui regroupe plusieurs ministères et les branches d’activités concernées.
Nous accompagnerons ces dernières en travaillant sur les processus de recrutement, les formations qui y conduisent, l’orientation scolaire et professionnelle ou encore l’image de ces professions. Aujourd’hui, seuls 17 % des métiers sont considérés comme mixtes. Nous nous fixons comme objectif d’arriver à 30 % en 2025.
 Selon vous, faut-il légiférer sur le statut de la Première Dame ?
Non.

mercredi 15 janvier 2014

Les gérantes de hedge funds seraient meilleures que leurs collègues hommes

Par le 15/01/2014 pour L'AGEFI Quotidien - Edition de 14H
Sur les 11 premiers mois de l'année écoulée, le petit nombre de fonds alternatifs dirigés par une femme dans le monde a enregistré une performance de 9,8% alors que l'indice global HRFX Global Hedge Fund progressait de 6,13% seulement, selon le cabinet spécialisé Kass, qui a créé son propre indice des fonds gérés par des femmes. Les chiffres sont encore plus parlants sur la période de janvier 2007 à juin 2013: les hedge funds gérés par des femmes ont enregistré un rendement moyen de 6% alors que l'indice de référence HRFX perdait 1,1%. Sur la même période, l'indice Standard & Poor's 500 de la Bourse de New York a progressé de 4,2%. L'excès de testostérone rendrait les hommes moins sensibles aux signaux risque-rendement, selon Kass.

mardi 7 janvier 2014

La Mixité des métiers, une priorité pour 2014

Par LEXPRESS.fr, publié le 06/01/2014 à  18:04
Le gouvernement a présenté sa feuille de route pour atteindre l'égalité entre hommes et femmes dans l'emploi. Parmi ses principaux objectifs, faire qu'un tiers des métiers soit réellement mixte d'ici 2025.
AFP/Mychele Daniau
Jean-Marc Ayrault a fixé lundi à Versailles le développement de la "mixité des métiers" comme priorité en 2014 de l'égalité entre les femmes et les hommes. Le Premier ministre, accompagné de Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, et le ministre du Travail Michel Sapin, a présenté à Versailles la feuille de route du gouvernement pour 2014 en matière d'égalité entre les deux sexes. 
Jean-Marc Ayrault entend faire de l'année qui s'ouvre "une nouvelle année décisive pour les droits des femmes". Cela passera par la définition "d'objectifs chiffrés dont chaque ministre assurera le suivi et sera le garant", a-t-il expliqué. "Deux priorités transversales domineront par ailleurs notre action, a annoncé le chef du gouvernement. Première priorité: nous devons mobiliser nos énergies pour accroître le taux d'activité et d'emploi des femmes." 
En 2011, le taux d'emploi des femmes entre 20 et 64 ans ayant terminé leurs études s'élevait à 66,8%, contre 76,2% pour les hommes. "Cet écart est une perte de valeur inacceptable pour notre pays", a déploré le chef du gouvernement. "C'est pourquoi l'objectif, d'ici 2025, doit être d'annuler complètement l'écart de taux d'emploi entre femmes et hommes", a indiqué le Premier ministre. "L'OCDE estime qu'atteindre cet objectif permettrait d'accroître notre croissance potentielle de 0,5 point de croissance en plus par an", a-t-il fait valoir. 
Mois d'un métier sur huit est mixte
La seconde priorité est la "mixité des métiers": "un défi central", selon Jean-Marc Ayrault à l'heure où "moins d'un métier sur huit peut être considéré comme réellement mixte". Alors qu'"aucune politique n'a jamais été organisée en la matière", le gouvernement entend mettre en place dès cette année "des réformes et des outils que nous permettrons d'ici 2025 qu'un tiers des métiers deviennent mixtes". 
"Nous établirons tout au long de l'année 2014 dans 10 secteurs clés des plans d'actions mixité, a-t-il poursuivi. Dans les métiers de la petite enfance,( Le métier d'assistant maternel compte parmi les moins mixtes, avec plus de 95% de femmes dans ses effectifs) du grand âge, des services à la personne, de la sécurité civile, de l'énergie et du développement durable, ces actions seront construites avec les acteurs professionnels", a-t-il précisé.