lundi 29 avril 2013

La lutte contre les inégalités hommes-femmes au travail progresse lentement

Malgré une succession de lois sur le sujet depuis 40 ans, les inégalités salariales entre hommes et femmes persistent. Depuis la parution du décret d'application de la loi du 10 novembre 2010 en décembre dernier, le processus de lutte semble avoir un peu accéléré... en tous cas c'est ce le message que souhaite faire passer le gouvernement en se félicitant de la sanction de deux entreprises, une première en France.
 
A qualification égale en France en 2011, un homme gagne 9% de plus qu'une femme en moyenne, chaque heure travaillée. En moyenne du point de vue du salaire mensuel, l'écart de rémunération entre les sexes est de 27%, selon les dernières données disponibles. Les chiffres parlent d'eux même : il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Le constat n'est malheureusement pas nouveau, côté sanctions ça bouge un peu.
C'est en tout cas ce que met en valeur le gouvernement en ce 25 avril, journée de l'égalité salariale en France. Cette date n'a d'ailleurs pas été choisie au hasard : elle correspond au 79e jour de l'année, soit le laps de temps (symbolique) qu'il a fallut à une femme française pour gagner autant que ce qu'a gagné un homme en 2012, en salaire moyen.

 
Pour la première fois, deux entreprises sanctionnées
La ministre des Droits des femmes a annoncé ce jeudi que deux entreprises avaient été sanctionnées pour ne pas avoir respecté les règles fixées par la loi. D'autres pourraient suivre, car malheureusement, les entreprises qui n'appliquent pas l'égalité entre les hommes et les femmes sont bien plus nombreuses. Les deux sociétés épinglées sont deux PME. Le Ministère des Droits des femmes se refuse de publier leur nom, arguant que « les sanctions financières qu'elles subissent sont déjà suffisamment conséquentes » et que ce n'est pas la volonté du gouvernement que de les clouer au pilori.
L'une, basée en Aquitaine n'avait fourni aucun document relatif à son plan de lutte contre l'inégalité salariale à l'inspection régionale du travail, contrairement à ce qu'impose la loi du 2 novembre 2010 dont le décret d'application est paru le 18 décembre 2012. Elle devra verser 8.500 euros à l'Etat. La seconde entreprise sanctionnée et une PME d'Ile-de-France dont l'écart de salaire entre sexe atteint 500 euros en moyenne. Elle devra verser 5.000 euros à l'Etat par mois de retard de mise en conformité avec la législation, a confié Najat Vallaud-Belkacem au Parisien. Ces deux entités avaient été rappelées à l'ordre puis mise en demeure. La sanction devient effective car elles n'ont pas réagit malgré l'expiration de délai légal : soit six mois à partir de la date de mise en demeure.

Léger ajustement des sanctions financières
La loi indique que les sanctions applicables doivent être équivalente à entre 0,8 et 1% de la masse salariale brute de l'entreprise concernée. "C'est l'inspection du travail au niveau régional qui fixe le montant de l'amende en fonction de la situation économique de l'entreprise et des progrès qu'elle a fournit au cours de la procédure " indique-t-on au Ministère des Droits des femmes. Un ajustement à la marge reste donc possible.
Depuis la publication du décret d'application de la loi de novembre 2010 en décembre dernier, le rythme des contrôles semblent s'être accéléré puisque désormais l'envoi du plan de lutte contre les inégalités salariales par l'entreprise à l'inspection du travail est obligatoire. "On a prononcé 135 mises en demeure en quatre mois" s'est félicité la ministre. Jusqu'ici, aucune sanction n'avait été prononcée au titre de la loi de 2010.

Enjeu de compétitivité
Najat Vallaud-Belkacem a publié une tribune dans Le Plus du Nouvel Obs ce jeudi dans laquelle elle encourage les syndicats à mener de front des négociations sur le thème de la lutte contre l'inégalité salariale. "La question de l'égalité professionnelle est vitale pour une entreprise" fait-elle valoir. Elle rattache cette lutte au thème de la compétitivité : "l'enjeu est tout aussi stratégique pour notre compétitivité que l'était l'accord sur la sécurisation de l'emploi" argumente la ministre, s'appuyant sur une étude menée recemment par la Commission européenne selon laquelle assurer l'égalité entre les femmes et les hommes en termes d'accès à l'emploi et de rémunération, accroîtrai notre potentiel de richesses de 20 à 40%.
De son côté, Laurence Parisot n'a pas manqué de critiquer l'action du gouvernement sur la forme. "Je suis triste de constater (..) que la misogynie est encore a ce point présente dans notre pays, et pas seulement dans les entreprises", a-t-elle dit. "En même temps, je suis irritée de voir que les seules sanctions que l'on puisse imaginer dans ces cas-là sont des sanctions financières qui peuvent être très lourdes pour les entreprises." Allant même plus loin "je ne pense pas que cette approche par ce type de sanction soit pertinente dans l'environnement actuel", a indiqué la présidente du Medef. Elle juge que d'autres moyens d'actions seraient moins "périlleux pour l'économie générale", sans toutefois les détailler en pratique.

http://www.latribune.fr/carrieres/20130425trib000761670/la-lutte-contre-les-inegalites-hommes-femmes-au-travail-progresse-lentement.html

jeudi 25 avril 2013

Egalité de salaires hommes/femmes

Deux entreprises françaises écopent de sanctions financières pour ne pas avoir appliqué l'obligation d'égalité salariale entre hommes et femmes, annonce ce jeudi Najet Vallaud-Belkacem. 13535 entreprises ont déjà été mises en demeure.

Une première en France.
 Deux entreprises ont été épinglées pour non respect de la parité salariale entre hommes et femmes, annonce ce jeudi la ministre des Droits des femmes dans les colonnes du Parisien-Aujourd'hui-en-France. "Ce sont des entreprises qui ont été averties, il y a six mois, et qui sont passées outre la mise en demeure" poursuit-elle. Les noms de ces entreprises n'ont pas été dévoilés par la ministre : "il ne s'agit pas de faire du 'name and shame' (ndlr 'nomme et fais honte') comme aux Etats-Unis. L'amende est suffisamment importante" déclare-telle.
La première sanctionnée est située en Ile-de-France et devra payer une amende de 5000 euros par mois jusqu'à ce qu'elle se mette en conformité. Cette somme représente 1% de sa masse salariale. " Il s'agit d'une structure de 150 salariés qui affiche 500 euros d'écart de salaire moyen entre hommes et femmes " détaille la ministre.

135 mises en demeure
L'amende de l'autre entreprise, implantée en Aquitaine, s'élève à "8500 euros en une fois, parce qu'elle vient de vendre son activité. Elle compte 180 salariés et n'a jamais remis de document, malgré les avertissements" affirme Najet Vallaud-Belkacem.
La ministre applique la loi du 2 novembre 2010, votée sous le précédent gouvernement. Ces sanctions ne sont manifestement qu'un début. "Il y en a tellement qui ignoraient la loi !" souligne-t-elle. Celle-ci oblige toutes les structures publiques et privées de plus de 50 salariés à se doter d'un plan ou d'un accord d'entreprise pour empêcher les inégalités de rémunération et de carrière entre hommes et femmes. La ministre affirme que 135 mises en demeure ont été prononcées en quatre mois.
Le gouvernement Ayrault a rendu obligatoire la présentation de ces documents, sous peine de sanctions équivalentes à 1% de la masse salariale de l'entreprise. C'est un signal fort qui devrait en dissuader plus d'un.

mercredi 17 avril 2013

L'éveil des manageuses...


Elles font les mêmes écoles, pas encore les mêmes carrières. Ou comment former les gagnantes de demain.

Emmanuelle Duez avait 23 ans lorsqu'elle a ouvert les yeux. Étudiante à l'Essec, elle participe alors à une mission pour la chaire Leadership et Diversité qui l'envoie six mois en entreprise. Objectif : comprendre pourquoi les femmes n'accèdent pas au top management. "Ça a été un choc énorme ! Je me suis rendu compte que la mixité en entreprise était un vrai sujet. Cela m'a fait découvrir que nombre de femmes aux profils identiques aux nôtres, âgées de cinq à dix ans de plus, étaient totalement éteintes. Parce qu'elles s'étaient heurtées au plafond de verre." Un constat qui lui fait aussi prendre conscience de la nécessité des liens interpersonnels, "en distinguant ce moment charnière dans la vie des femmes où la carrière peut se jouer grâce à la cooptation plutôt que la performance". 

Le premier réseau de la génération Y, WomEn'Up, était né. L'association a maintenant 2 ans et compte 17 collaborateurs âgés de 19 à 32 ans. Un tiers des membres du club 2012 sont des garçons.
Le plafond de verre, comme l'appellent les sociologues, c'est cette barrière invisible qui empêche la progression des femmes dans la hiérarchie. Seules 12 % siègent dans les conseils d'administration des principales sociétés européennes cotées en Bourse. Elles ne sont que 3 % à les présider. Du sommet à la base, l'état des lieux demeure préoccupant, puisque l'écart entre les salaires est perceptible dès la première embauche. À la sortie des écoles de commerce, quelle que soit la promotion ou la zone géographique, les rémunérations des femmes restent inférieures à celles des hommes. Elles gagnent en moyenne 31 850 euros par an, contre 34 100 euros pour leurs collègues masculins , soit un écart de 7,5 %, qui passe à 12,5 % si l'on inclut les primes et les avantages. Idem pour la précarité : 24 % d'entre elles signent un CDD, contre 11 % pour les hommes.
source : Lepoint.fr, Julie Malaure

jeudi 11 avril 2013

Egalité femme-homme Agir sur le terrain

L'Association pour l'emploi des cadres (Apec) récompense, en partenariat avec L'Express, les meilleures actions dans les entreprises en faveur de l'égalité femme-homme.
Il ne suffit pas de conclure un accord sur l'égalité professionnelle pour faire disparaître toutes les discriminations dans l'entreprise. Au-delà du durcissement de la loi, qui doit par exemple imposer d'ici à 2017 la présence de 40 %de femmes dans les conseils d'administration des entreprises cotées, de multiples initiatives prennent forme chaque année dans les entreprises pour lutter contre les stéréotypes et agir en faveur de l'égalité femme-homme. Ce sont ces actions qui sont récompensées par les trophées Apec de l'égalité femme-homme, cofinancés par le Fonds social européen, qui seront décernés cette année le 9 avril, en présence de la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem.
Premier constat : les 29 dossiers examinés en 2013 par le jury, composé de 12 personnalités impliquées dans la lutte pour la parité, témoignent d'une réelle détermination de faire progresser l'égalité des sexes de la part des DRH des grandes entreprises, des PME, et des associations et organismes publics et parapublics. Deuxième observation : les projets plébiscités se répartissent, cette année encore, dans quatre grandes catégories : l'aménagement et l'organisation du travail ; la mixité des métiers ; la sensibilisation à la question de l'égalité ; et l'équilibre entre vie privée et vie professionnelle.
Repenser l’organisation du travail
En termes d'organisation du travail, les entreprises continuent d'innover. C'est le cas du groupe Wolseley France, importateur et transformateur de bois, avec le dispositif « Ne coupons pas le cordon ! » qui permet aux collaborateurs qui le souhaitent de rester informés sur l'actualité de l'entreprise pendant leur absence pour congé parental. C'est aussi le cas d'Areva, dont l'établissement de Lyon propose actuellement à tous ses collaborateurs, quelle que soit leur situation familiale, de bénéficier d'un dispositif de temps partiel dont il pourra profiter sur une partie des vacances scolaires. Le premier objectif est de « s'adapter plus facilement au rythme professionnel des hommes, qui ne représentaient [avant la mise en œuvre du dispositif] que 1, 5 % des 18, 5 % des salariés à temps partiel ». Et, selon Véronique Carlier, responsable des politiques mixité, égalité professionnelle à la SNCF, l'autre mérite du dispositif réside dans l'« échange intergénérationnel », avec la possibilité pour les seniors de l'utiliser pour aider à la garde des petits-enfants.
Les progrès sont aussi nombreux dans des secteurs où la gent féminine est historiquement sousreprésentée et où se multiplient les initiatives de sensibilisation. Grand recruteur de diplômés d'écoles d'ingénieurs ou de filières universitaires techniques et informatiques, le groupe de conseil Capgemini a par exemple lancé le projet « Nos talents au féminin ». A l'appui de témoignages, de formations et de conférences sur les stéréotypes, ce programme doit l'aider à accroître le recrutement de collaboratrices pour « atteindre un niveau de 29 % des effectifs à la fin de 2014 ». Dans la même veine, Veolia Propreté organise des actions de sensibilisation sur la féminisation de tous ses métiers, y compris les plus masculins (3 % de ses ouvriers sont des femmes et 28 % de ses cadres).

SENSIBILISATION Les projets examinés par le jury témoignent d'une réelle détermination de faire progresser l'égalité des sexes.
Au Crédit foncier, ce sont six collaboratrices qui ont eu l'idée, fin 2011, de mettre sur pied un réseau de femmes (Foncièrement'L). Lequel a organisé neuf commissions de la mixité, entre mars et juin 2012, sur des thèmes aussi variés que « manager au féminin » ou « concilier vie professionnelle et vie personnelle ». Pour les DRH, et pour toutes les collaboratrices, il est grand temps de parler d'égalité.

vendredi 5 avril 2013

Première femme nommée général de gendarmerie

PORTRAIT- Isabelle Guion de Meritens obtiendra officiellement ses étoiles début juillet. Âgée de 50 ans, elle est originaire de Pau et commande actuellement la gendarmerie maritime.
 
Elle préférera qu'on l'appelle Mme le général. Isabelle Guion de Meritens, que l'on dit hostile à la féminisation des fonctions, est la première femme à toucher les étoiles en gendarmerie. Sa nomination s'est faite mercredi en Conseil des ministres, a annoncé Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement qui s'est félicitée de cette «décision historique» pour une vénérable institution vieille de sept siècles.
Âgée de 50 ans et native de Pau (Pyrénées-Atlantiques), le général de brigade Isabelle Guion de Meritens affiche un parcours exemplaire au sein de la gendarmerie.
Après avoir fait ses premières armes dès 1988 comme «officier instruction» et chef du centre d'instruction blindée au 1er groupement blindé de gendarmerie mobile à Satory (Yvelines), cette femme gendarme a notamment dirigé la compagnie départementale de Montmorency (Val-d'Oise) et le groupement départemental des Yvelines, avant de rejoindre la direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN) au poste stratégique d'officier supérieur adjoint à la Direction des opérations et de l'emploi (DOE).
Aujourd'hui commandant de la gendarmerie maritime, cette forte en thème a intégré Saint-Cyr après une maîtrise d'histoire et a ensuite enrichi son parcours d'officier de gendarmerie en faisant l'École d'état-major de l'armée de terre, le Collège interarmées de défense ou encore le très fermé Centre des hautes études du ministère de l'Intérieur.
Médaillée de la Défense nationale, de la Légion d'honneur et de l'ordre national du Mérite, Isabelle Guion de Meritens est mariée et mère de deux enfants.

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/03/28/01016-20130328ARTFIG00562-premiere-femme-nommee-general-de-gendarmerie.php?page=&pagination=2