Elles font les mêmes écoles, pas encore les mêmes carrières. Ou comment former les gagnantes de demain.
Emmanuelle Duez avait 23 ans lorsqu'elle a ouvert les yeux. Étudiante à l'Essec, elle participe alors à une mission pour la chaire Leadership et Diversité qui l'envoie six mois en entreprise. Objectif : comprendre pourquoi les femmes n'accèdent pas au top management. "Ça a été un choc énorme ! Je me suis rendu compte que la mixité en entreprise était un vrai sujet. Cela m'a fait découvrir que nombre de femmes aux profils identiques aux nôtres, âgées de cinq à dix ans de plus, étaient totalement éteintes. Parce qu'elles s'étaient heurtées au plafond de verre." Un constat qui lui fait aussi prendre conscience de la nécessité des liens interpersonnels, "en distinguant ce moment charnière dans la vie des femmes où la carrière peut se jouer grâce à la cooptation plutôt que la performance".
Le premier réseau de la génération Y, WomEn'Up, était né. L'association a maintenant 2 ans et compte 17 collaborateurs âgés de 19 à 32 ans. Un tiers des membres du club 2012 sont des garçons.
Le plafond de verre, comme l'appellent les sociologues, c'est cette barrière invisible qui empêche la progression des femmes dans la hiérarchie. Seules 12 % siègent dans les conseils d'administration des principales sociétés européennes cotées en Bourse. Elles ne sont que 3 % à les présider. Du sommet à la base, l'état des lieux demeure préoccupant, puisque l'écart entre les salaires est perceptible dès la première embauche. À la sortie des écoles de commerce, quelle que soit la promotion ou la zone géographique, les rémunérations des femmes restent inférieures à celles des hommes. Elles gagnent en moyenne 31 850 euros par an, contre 34 100 euros pour leurs collègues masculins , soit un écart de 7,5 %, qui passe à 12,5 % si l'on inclut les primes et les avantages. Idem pour la précarité : 24 % d'entre elles signent un CDD, contre 11 % pour les hommes.
source : Lepoint.fr, Julie Malaure