jeudi 11 avril 2013

Egalité femme-homme Agir sur le terrain

L'Association pour l'emploi des cadres (Apec) récompense, en partenariat avec L'Express, les meilleures actions dans les entreprises en faveur de l'égalité femme-homme.
Il ne suffit pas de conclure un accord sur l'égalité professionnelle pour faire disparaître toutes les discriminations dans l'entreprise. Au-delà du durcissement de la loi, qui doit par exemple imposer d'ici à 2017 la présence de 40 %de femmes dans les conseils d'administration des entreprises cotées, de multiples initiatives prennent forme chaque année dans les entreprises pour lutter contre les stéréotypes et agir en faveur de l'égalité femme-homme. Ce sont ces actions qui sont récompensées par les trophées Apec de l'égalité femme-homme, cofinancés par le Fonds social européen, qui seront décernés cette année le 9 avril, en présence de la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem.
Premier constat : les 29 dossiers examinés en 2013 par le jury, composé de 12 personnalités impliquées dans la lutte pour la parité, témoignent d'une réelle détermination de faire progresser l'égalité des sexes de la part des DRH des grandes entreprises, des PME, et des associations et organismes publics et parapublics. Deuxième observation : les projets plébiscités se répartissent, cette année encore, dans quatre grandes catégories : l'aménagement et l'organisation du travail ; la mixité des métiers ; la sensibilisation à la question de l'égalité ; et l'équilibre entre vie privée et vie professionnelle.
Repenser l’organisation du travail
En termes d'organisation du travail, les entreprises continuent d'innover. C'est le cas du groupe Wolseley France, importateur et transformateur de bois, avec le dispositif « Ne coupons pas le cordon ! » qui permet aux collaborateurs qui le souhaitent de rester informés sur l'actualité de l'entreprise pendant leur absence pour congé parental. C'est aussi le cas d'Areva, dont l'établissement de Lyon propose actuellement à tous ses collaborateurs, quelle que soit leur situation familiale, de bénéficier d'un dispositif de temps partiel dont il pourra profiter sur une partie des vacances scolaires. Le premier objectif est de « s'adapter plus facilement au rythme professionnel des hommes, qui ne représentaient [avant la mise en œuvre du dispositif] que 1, 5 % des 18, 5 % des salariés à temps partiel ». Et, selon Véronique Carlier, responsable des politiques mixité, égalité professionnelle à la SNCF, l'autre mérite du dispositif réside dans l'« échange intergénérationnel », avec la possibilité pour les seniors de l'utiliser pour aider à la garde des petits-enfants.
Les progrès sont aussi nombreux dans des secteurs où la gent féminine est historiquement sousreprésentée et où se multiplient les initiatives de sensibilisation. Grand recruteur de diplômés d'écoles d'ingénieurs ou de filières universitaires techniques et informatiques, le groupe de conseil Capgemini a par exemple lancé le projet « Nos talents au féminin ». A l'appui de témoignages, de formations et de conférences sur les stéréotypes, ce programme doit l'aider à accroître le recrutement de collaboratrices pour « atteindre un niveau de 29 % des effectifs à la fin de 2014 ». Dans la même veine, Veolia Propreté organise des actions de sensibilisation sur la féminisation de tous ses métiers, y compris les plus masculins (3 % de ses ouvriers sont des femmes et 28 % de ses cadres).

SENSIBILISATION Les projets examinés par le jury témoignent d'une réelle détermination de faire progresser l'égalité des sexes.
Au Crédit foncier, ce sont six collaboratrices qui ont eu l'idée, fin 2011, de mettre sur pied un réseau de femmes (Foncièrement'L). Lequel a organisé neuf commissions de la mixité, entre mars et juin 2012, sur des thèmes aussi variés que « manager au féminin » ou « concilier vie professionnelle et vie personnelle ». Pour les DRH, et pour toutes les collaboratrices, il est grand temps de parler d'égalité.