mardi 25 juin 2013

L’ambition décomplexée des femmes

EXCLUSIF - Selon un sondage de l’Observatoire Terrafemina réalisé par CSA et dévoilé ce lundi par 20 minutes, l’ambition n’est plus taboue chez les femmes, surtout chez les plus jeunes…

Exit le temps où les femmes n’affichaient pas leur ambition, par crainte d’apparaitre comme des carriéristes sans scrupules. Selon un sondage de l’Observatoire Terrafemina réalisé par CSA et dévoilé ce lundi par 20 minutes, l’ambition apparait comme un trait de caractère connoté plutôt positivement chez les femmes.
D’ailleurs, la moitié d’entre elles se définissent comme ambitieuses. Une proportion encore plus forte chez les plus jeunes: 69% des 18-24 ans et 63% des 25-34 ans, à l’opposé des 50 ans et plus (40% pour les 50-64 ans). «Cela s’explique par un changement des mentalités, qui a démarré dans les années 80 où l’argent et la réussite ont été valorisés dans la société», souligne Agnès Balle, directrices des études à l'institut CSA.
Le travail mené par les grands groupes depuis une dizaine d’années sur l’égalité professionnelle et la promotion des femmes dans l’entreprise a aussi également joué un rôle dans cette évolution. La preuve: 69% des femmes cadres se définissent comme ambitieuses et veulent désormais jouer à armes égales avec les hommes en entreprise.

Pas prêtes à tous les compromis

Pour autant, les femmes ne semblent pas  concevoir l’ambition comme un enjeu de pouvoir. Car pour 40% des sondées et même pour 55% des cadres, leur premier souhait sur le plan professionnel est de s’épanouir et 20% d’entre elles veulent surtout que leur travail leur permettent de préserver leur vie privée. «Pour la majorité d’entre elles, le travail est un facteur d’équilibre. Mais elles ne sont pas prêtes à tout sacrifier à leur ambition, qui ne doit entraver personne d’autre qu’elles mêmes », décrypte Agnès Balle.
Ainsi, si 55 % des femmes se déclarent prêtent à des sacrifices pour réaliser leurs ambitions, 28 % d’entre elles choisissent de rogner sur une partie de leur temps libre. En revanche, très rares sont celles qui sont prêtes à renoncer à des moments partagés avec leur conjoint ou leurs enfants. Ambitieuses oui, mais requins jamais.
Delphine Bancaud

vendredi 21 juin 2013

Interview. Comment Najat Vallaud Belkacem va doper l'entrepreneuriat des femmes

De l'autocensure aux difficultés d'accès au crédit... De nombreux stéréotypes doivent encore être levés pour favoriser la création d'entreprise par les femmes. C'est le constat dressé par la ministre du droit des femmes, Najat Vallaud Belkacem qui présentera le 3 juillet un plan dédié à l'entrepreneuriat féminin. Objectif: 40% de femmes entrepreneures d'ici 2017.
Propos recueillis par Sébastien Pommier pour LEntreprise.com, publié le 19/06/2013 à 17:35, mis à jour le 20/06/2013 à 17:31


Quelles sont vos objectifs pour soutenir l'entrepreneuriat des femmes ?

Que ce soit pour la création ou la reprise d'entreprise, en France, seulement 30% le sont par des femmes. Notre objectif, c'est que l'implication des femmes aille croissant pour que l'on atteigne un taux de 40% de femmes entrepreneures d'ici 2017.

Quelles sont les principales difficultés dans l'entrepreneuriat au féminin ?

Elles sont nombreuses. Il y a d'abord beaucoup d'autocensure ou un manque d'appétence. La société ne leur a pas laissé entrevoir que le risque pouvait être fait pour elles, que c'était conciliable d'être mère et chef d'entreprise... Il y a un gros travail à faire sur la promotion de l'entrepreneuriat féminin, dès le collège. Mais aussi au lycée. Nous prévoyons une semaine de sensibilisation que l'on a lancée cette année de façon expérimentale où une centaine de femmes chefs d'entreprise ont rencontré les jeunes filles. C'est le rôle de modèle. C'est hyper important.
Le deuxième phénomène identifié, c'est le fait d'avoir un certain nombres de contraintes spécifiques quand on est une femme. On s'est rendu compte que bien souvent l'idée de créer leur entreprise arrivait après une reconversion ou un congé parental. On a envie de les soutenir mais elles ont un certain nombre de contraintes (comme la garde d'enfant) et manquent d'informations. Nous avons décidé de mettre le paquet sur un site internet qui verra le jour à la rentrée scolaire. Par ailleurs, un observatoire sera mis en place pour permettre d'analyser l'évolution de l'entrepreneuriat féminin. Le ministère des Femmes y fera travailler l'APCE et tous les réseaux d'accompagnement qui sont dispersés. Nous allons les regrouper pour créer dans chaque région un plan d'action dédié à l'entrepreneuriat féminin.

Avec un point d'accueil physique ?

Oui, il y aura une entrée dans chaque région, une sorte de guichet unique, avec bpifrance et la caisse des dépôts.

Vous parlez d'encourager l'entrepreneuriat chez les femmes, et justement il y en a beaucoup qui sont auto-entrepreneures. Avec la réforme présentée par Sylvia Pinel, vous n'avez pas peur de freiner leur volonté de se lancer ?

Je crois vraiment qu'il y a un malentendu sur la réforme de Sylvia Pinel. Je vous assure. Je trouve que le dispositif est le bienvenu car il doit permettre de garder cette souplesse. Ce que cherche à faire la reforme de Sylvia Pinel c'est sécuriser les auto-entrepreneurs. Le but est de les accompagner pour aller vers un statut plus sécurisant, ce qui n'existait pas dans le dispositif précédent. Objectivement, ce n'est pas un statut qui sécurise beaucoup. C'est l'insécurité totale. Donc faire en sorte que le parcours soit balisé pour que l'on s'installe dans un statut plus protecteur (comme artisan pas exemple) c'est mieux, et c'est bien pour les femmes en particulier.

Allez-vous prévoir un dispositif particulier pour favoriser l'accès au crédit des femmes chefs d'entreprise?

J'ai annoncé qu'on allait renforcer le fonds de garantie financière à l'initiative des femmes. L'enveloppe sera autour de 5 millions d'euros, donc ce serait assez intéressant. Des fonds expérimentaux seront mis en place dans les régions (en lien avec bpifrance et la Caisse des dépôts) pour constituer des fonds d'amorçage. Et puis il y aura une charte que l'on va signer avec la fédération bancaire française qui visera à former et sensibiliser les conseillers des agences à l'entrepreneuriat féminin.

On est donc moins bien accueilli quand on est une femme ?

On n'est pas du tout accueilli de la même façon quand on est une femme ou un homme. Il suffit de prendre des choses objectives comme le nombre de crédit accordés à des femmes et le montant des crédits lorsqu'ils le sont. Il y a moins de crédits accordés à des femmes et les montants sont plus faibles.
Il y a sans doute encore une fois une part d'autocensure et de limitation des femmes qui demandent moins que les hommes, mais il y a aussi une part de défiance accordée aux projets portés par une femme par rapport aux projets portés par un homme. Toutes les études le disent, il y a une nécessité de lever quelques stéréotypes.
J'ai reçu des témoignages de femmes qui me racontent leur rendez-vous avec leur conseillers bancaires qui les interrogent sur des choses ubuesques comme, " mais vous êtes mère de jeunes enfants, est-ce que vous pensez que ça va le faire ? ", " mais vous savez ce que c'est que de créer une entreprise ". Des questions qui peuvent les dissuader. On ne fait pas ça avec un père de jeunes enfants.
http://lentreprise.lexpress.fr/creation-entreprise/interview-comment-najat-vallaud-belkacem-va-doper-l-entrepreneuriat-des-femmes_41653.html?xtor=EPR-11-%5bENT_Zapping%5d-20130621--108102748@249022076-20130621063540

mardi 18 juin 2013

Nouveaux embauchés : Les différences salariales entre hommes et femmes existent dès l'embauche !


Ce mardi 18 juin, la Conférence des Grands Ecoles (CGE) vient de publier son étude annuelle sur les embauches de leurs diplômés et il ressort que les écarts de salaire entre hommes et femmes existent dès l'embauche.
Alors que le chômage des jeunes de moins de 25 ans dépasse désormais 25%, il ressort cependant quelques points noirs. Ainsi, la situation sur le front de l’égalité des sexes ne s’améliore guère. Non seulement les jeunes femmes diplômés d’écoles de commerce affichent des rémunérations brutes annuelles à l’embauche inférieures de plus de 4.000 euros mais l’écart se creuse dès la première année.
Ainsi, au bout d’un an de vie professionnelle, le différentiel entre garçons et filles approche 6.000 euros par an pour les jeunes managers et dépasse 3.000 euros pour les jeunes ingénieurs ! Et pour les jeunes managers en poste à l’étranger, diplômés en 2011, le gap entre filles et garçons atteint près de 9.000 euros. "Cela s’explique par le fait qu’il s’agit plus souvent les femmes qui suivent leurs époux à l’étranger et acceptent alors des postes avec des salaires moins élevés", analyse Bernard Ramanantsoa, le directeur du groupe HEC.

Soit, mais comment expliquer alors que dans un secteur comme les technologies de l’information, le "manque à gagner" pour les femmes atteigne plus de 7.000 euros dès le premier job? Injuste, d’autant que lorsqu’elles accèdent à des postes de direction générale, les jeunes diplômées sont alors en moyenne mieux payées que leurs homologues masculins. Mais la parité est rarement respectée à ce niveau de responsabilité... Même à la CGE, qui vient pourtant de renouveler son bureau, la prédominance des hommes au bureau directeur comme dans les commissions reste une réalité bien ancrée.

Lire tout l'article sur Challenge

vendredi 14 juin 2013

Des programmes de santé accessibles sur mobile et développés pour les femmes dans les pays émergents

La mHealth Alliance présente un plan pour améliorer les conditions de vie des femmes. Leur contribution et leur rôle dans la téléphonie mobile est au cœur des problématiques


Depuis quelques temps, les pays émergents connaissent une hausse importante du nombre de programmes utilisant la m-santé (accès sur téléphone mobile) comme cheval de bataille. Mais, pour la mHealth Alliance, comme elle l'indique dans son rapport Adressing gender and women's empowerment in mHealth for MNCH, la place des femmes est capitale dans l'intervention des programmes de m-santé et la résolution des problèmes médicaux que connaissent les pays émergents. Car les trois points principaux les concernent directement : la baisse de la mortalité infantile, l'amélioration des conditions de santé des mères et les soins apportés contre les maladies infectieuses comme la malaria et le SIDA. L'étude rappelle que plus encore que de sensibiliser les femmes à l'adoption de ce type de technologies, il faut que celles-ci soient plus nombreuses dans l'élaboration des projets.

Les appareils mobiles au centre des préoccupations

Ainsi, l'un des points majeurs relevé par la mHealth Alliance est que pour le développement des technologies et du contenu destiné aux femmes, qu'il soit pensé et conçu par des femmes : or, aux États-Unis, seulement 1.5% des programmeurs de projets open source sont des femmes. Une des applications de ce type est exemplifié par le projet MAMA (Mobile Alliance for Maternal Action) en Afrique du Sud, qui fournit des informations de santé à travers les réseaux sociaux et des services interactifs. Celui-ci a été conçu en collaboration avec un groupe de femmes, afin que les canaux de communication et le contenu soient pensés non par des hommes mais par des femmes. Les deux autres points considérés par le rapport sont corollaires de ces questions : il s'agit notamment de l'implantation des femmes dans la prise de décision des politiques de m-santé à l'échelle d'un pays, et des difficultés encourues par les personnes qui fournissent les services médicaux aux femmes.

Un accès aux informations encore difficile

Une autre difficulté apparaît alors puisque le contenu des projets de m-santé est prévu pour des femmes, sans savoir si celles-ci peuvent accéder aux services qui sont développés pour elles. GSMA note dans son rapport Striving and Surviving : exploring the lives of Women at the Base of the Pyramid que 84% des femmes sont à la recherche de meilleures informations relatives à la santé, et que 39% expriment de l'intérêt à l'idée de recevoir ces informations via leur téléphone mobile. Elles sont néanmoins 22% à ne pas vouloir de téléphones, de ne pas savoir comment les utiliser. La même étude de GSMA rapporte que la possession d'un téléphone portable rend le mari suspicieux dans 82% des cas et, selon 72% des femmes leur mari ne leur permettrait tout simplement pas de posséder un téléphone portable. Et dans le cas où celles-ci auraient accès à cette information, il demeure incertain qu'elles soient capables de prendre des décisions relatives à la recherche du service ou du soin approprié. Il reste donc encore à trouver des solutions pour remédier à ce problème.

Source : La lettre de l'atelier BNP Paribas, Guillaume Parodi

vendredi 7 juin 2013

Les journalistes femmes en grève pour plus de parité dans les médias !

Les femmes journalistes des Echos ont décidé d'une grève des signatures ce vendredi, pour protester contre l'omniprésence des hommes dans la hiérarchie du journal. Pour Béatrice Toulon, journaliste et formatrice, le sexisme n'épargne pas les médias.

A l'occasion de la journée de la femme l'an dernier, Béatrice Toulon, journaliste et formatrice, publiait sur Express Yourself une tribune pour protester contre la faible représentation des femmes dans les postes à responsabilités des médias. Une critique toujours d'actualité, alors que les journalistes femmes des Echos ont décidé ce vendredi d'une grève des signatures.
[Express Yourself] Que répondre à une mère qui vous demande si sa fille a raison de vouloir devenir journaliste parce les femmes ont l'air de pouvoir y faire carrière? Lui dire que le journalisme est un métier magnifique, exaltant même. Qu'il compte beaucoup d'appelés et peu d'élus, fille ou garçon. Quant à la carrière, pas de miracle: les filles forment 60% des diplômés des écoles de journalisme, 57% des pigistes, 45% des effectifs des rédaction, 32% de rédacteurs en chefs, 18% des directeurs de rédaction et pas loin de 0% des propriétaires. Et encore, les titres de la presse féminine n'ont pas été mis à part, sinon, pour les médias généralistes, les chiffres s'effondreraient.
Derrière les apparences, le tutoiement, les relations hiérarchiques informelles, les entreprises de médias sont des entreprises comme les autres. Les journalistes qui y travaillent, hommes et femmes, sont porteurs de la culture dominante bourrée de stéréotypes et de préjugés, comme l'a analysé la spécialiste des médias Marie-Joseph Bertini, dans un livre à offrir aux étudiants en journalisme Femmes, le pouvoir impossible. Mais les journalistes en ont rarement conscience. Leur mission c'est d'observer les autres, les juger, les jauger, pourfendre leurs manquements. Ils en oublient de regarder chez eux.

En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/emploi-carriere/emploi/parite-les-medias-ne-font-pas-ce-qu-ils-preconisent-pour-les-autres_1090652.html#HrPgH2vCUs5Q4PSp.99



lundi 3 juin 2013

La situation des femmes s’améliore peu à peu en Afrique


Il y a désormais plus de filles que de garçons à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, au Sénégal. Des femmes en Afrique ont accédé à la présidence, comme au Liberia, au Malawi, ou à la tête de l’Union africaine.
On ne compte plus les femmes ministres ou députées, chefs d’entreprise, fonctionnaires.
Elles sont aussi, dans les quartiers et les villages, au cœur de l’économie «informelle» – le commerce, le travail social, les ateliers, les petits métiers – qui a empêché le continent de sombrer durant les années 1980-1990, lorsque les pays industrialisés et le Fonds monétaire international réduisaient leur appui.

Un mouvement de fond
L’autonomie des femmes sur le continent africain est un mouvement de fond qui semble irréversible, avaient constaté les intervenants lors de la sixième rencontre du cycle consacré aux femmes, en avril dernier, à l’initiative de la CADE (Coordination pour l’Afrique demain).
En dépit de leur statut d’infériorité, notamment en milieu rural, et de leur dépendance traditionnelle à l’égard du pouvoir masculin, elles ont profité de la prise de conscience politique qui a accompagné la vague des indépendances.
L’accès à l’école pour les filles, notamment dans le primaire, a été une révolution. Le durcissement du code de la famille, dans certains pays comme le Mali, témoigne de l’inquiétude masculine face à cette émancipation.
Reste que l’égalité des sexes – un objectif du Millénaire pour le développement – n’a pas été réalisée dans le secondaire, faute de crédits, et à cause de la fréquence des mariages précoces.
En outre, la qualité globale de l’éducation laisse souvent à désirer, avec des classes de 70 à 80 élèves, des parents qui ne paient pas les «écolages», des situations de guerres ou de conflit dans certains pays qui ont conduit à déserter les établissements…
www.afrique-demain.org
Direct Matin 03/06/2013
http://www.directmatin.fr/monde/2013-06-03/la-situation-des-femmes-sameliore-peu-peu-en-afrique-477936