jeudi 3 avril 2014

Vive les copines !

LE MONDE
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Par Annie KAHN
http://www.lemonde.fr/emploi/article/2014/04/01/vive-les-copines_4393398_1698637.html
Les entreprises sont désormais nombreuses à avoir compris l'intérêt de favoriser l'émergence de réseaux de femmes en leur sein.
Le phénomène est non seulement politiquement correct, à l'époque de la mixité revendiquée à tous les niveaux hiérarchiques – dans les affaires, comme en politique –, mais il est en outre une nécessité managériale.
N'a-t-il pas été prouvé qu'une équipe composée de personnalités diverses, hommes et femmes, était plus efficace, plus créative qu'un groupe homogène ?

PAPOTAGES

David Spiegel, psychiatre et professeur à la faculté de médecine de Stanford (Californie), apporte davantage d'eau à notre moulin, avec un nouvel argument en faveur de nos papotages, partages d'émotions, d'informations, à pratiquer sans modération.
Les femmes qui passent du temps entre copines sont en meilleure santé que les autres, assure-t-il. Il l'a démontré pour celles atteintes d'un cancer. Quand elles participent à des groupes de discussion, elles guérissent plus vite ou sont en rémission plus longtemps. Il estime que cela n'est pas propre à cette pathologie, mais concerne l'état général des femmes.
Il a mené le même type de travaux sur des populations masculines atteintes de cancer. Mais n'a pas obtenu les mêmes résultats.
En revanche, les hommes mariés guérissent plus facilement que les célibataires. Ce qui, à l'inverse, est beaucoup moins probant pour les femmes, ont prouvé des chercheurs américains dont les travaux ont été publiés dans le Journal of Clinical Oncology de novembre 2013.

DOUBLE BONNE ACTION

En se soutenant les unes les autres, en échangeant conseils personnels et professionnels, les femmes combattent mieux le stress lié à la gestion complexe de leurs obligations familiales et de leur vie de bureau.
Or, une entreprise a intérêt à ce que ses salariés soient en forme. Pour éviter qu'ils ne s'absentent pour cause de maladie, d'abord. Mais aussi parce qu'ils sont alors plus productifs.
Donc, en favorisant la participation de ses employées à des réseaux de femmes, l'entreprise fait une double bonne action, économiquement parlant.
Elle améliore l'état de santé et donc la productivité des femmes, mais aussi, indirectement, celle des hommes, qui ont besoin, eux aussi, de pouvoir s'appuyer sur elles, en cas de pépin.