vendredi 14 décembre 2012

Comment instaurer l'égalité entre les hommes et les femmes au travail?


Vaste question sur laquelle se sont penchés les participants des Trophées de l'égalité, qui ont dressé la liste des bonnes pratiques à instaurer dans leurs entreprises, quant à l'égalité des salaires, l'organisation du travail ou encore la mixité des métier.
DimilProd - Louise de Murard
"La femme n'est pas un genre à promouvoir, ni une espèce à défendre. Néanmoins, la parité, cette morale provisoire, est, je crois, une belle idée qu'il faut défendre", a philosophé Raphaël Enthoven lors de la soirée des entreprises organisée ce jeudi par L'Express et l'Apec, dans le cadre des Trophées de l'égalité, action co-financée par le Fonds social européen et placée sous le haut patronage de la ministre des droits des femmes, Najat Vallaud Belkacem
Comment instaurer l'égalité entre les hommes et les femmes au travail? Vaste question sur laquelle se sont penchés les participants, directeurs et responsables des ressources humaines et directeurs de la diversité en entreprise, qui ont dressé la liste des bonnes pratiques à instaurer, quant à l'égalité des salaires, l'organisation du travail ou encore la mixité des métiers. 
Obtenir l'égalité des salaires entre hommes et femmes
Indexer une prime individuelle sur la performance 
A travail égal, salaires encore différents: en 2009, les femmes gagnaient en moyenne 20% de moins que leurs collègues masculins, à temps de travail égal. "Pourquoi ne pas indexer une prime individuelle, suite à un congé parental, sur la performance, et non uniquement sur une période de référence", est-il ressorti des discussions animées. Ou encore: "pouvoir disposer d'une "enveloppe", variable d'ajustement pour récupérer les écarts de salaires dus à des coupures professionnelles", voire, instaurer des formations, à partir de six mois d'absence, "afin de maintenir la personne dans son poste ou la faire évoluer".  
Encourager la mixité des métiers
Hommes leaders et femmes assistantes "hors pair": les clichés ont la vie dure en entreprise. Les solutions? Changer les mentalités en "travaillant sur les stéréotypes, en amont de l'entreprise, auprès des parents et des professionnels de l'éducation". Valoriser, aussi, "le concept de rôle modèle, dans les deux sens", c'est-à-dire mettre en valeur les femmes qui exercent des postes d'encadrement, mais aussi des hommes qui évoluent dans des postes généralement "tenus" par des femmes. 
Faciliter l'organisation du travail
Il faut faciliter l'organisation du travail, pour les femmes... mais aussi pour les hommes, ont relevé les participants des Trophées. Comment? En encourageant le "rôle du parent, quelque soit son sexe, avec des dispositions similaires pour les hommes et les femmes: congé parental, flexibilité des horaires, etc.", "en sensibilisant tous les acteurs, de la base aux managers", "en anticipant le retour au travail après un congé" et "par la mise en place d'un télétravail plus normé pour favoriser le lâcher prise du salarié". 
Sensibiliser les managers aux préjugés sexistes
Mettre en place des programmes de mentorat 
Remarques misogynes, critiques sur le manque d'ambition des femmes ou le congé paternité d'un homme: pour mettre fin aux préjugés sexistes au travail, il est nécessaire de cibler les managers. Ceux-ci doivent "donner du sens à chacune des règles qu'il souhaitent mettre en place -pourquoi cette règle, la répéter pour qu'elle entre dans les esprits-, parler des success stories qui valorise l'entreprise, porter la nécessité d'exemplarité dans leur organisation du travail", voire de "mettre en place des programmes de mentorat" -mot mixant le mentoring des seniors au tutorat des juniors- pour favoriser la parité (faire travailler les femmes en réseau, mixer les équipes...) 
Fixer des objectifs de recrutement
Les quotas? Pas forcément un bon concept pour les participants de la soirée des entreprises de l'égalité femme-homme, qui imaginent plutôt une "mixité des comités de recrutement et de promotion" et la nécessité de "tuer le syndrome du coup-d'après": l'engagement pour l'égalité, c'est maintenant... et pas au prochain recrutement.