Vaste question
sur laquelle se sont penchés les participants des Trophées de l'égalité, qui
ont dressé la liste des bonnes pratiques à instaurer dans leurs entreprises,
quant à l'égalité des salaires, l'organisation du travail ou encore la mixité
des métier.
DimilProd
- Louise de Murard
"La
femme n'est pas un genre à promouvoir, ni une espèce à défendre. Néanmoins, la
parité, cette morale provisoire, est, je crois, une belle idée qu'il faut
défendre", a philosophé Raphaël Enthoven lors de la soirée des entreprises organisée
ce jeudi par L'Express et l'Apec, dans le cadre des Trophées de l'égalité,
action co-financée par le Fonds social européen et placée sous le haut
patronage de la ministre des droits des femmes, Najat Vallaud Belkacem.
Comment instaurer l'égalité entre les hommes et les femmes au
travail? Vaste question sur laquelle se sont penchés les participants,
directeurs et responsables des ressources humaines et directeurs de la
diversité en entreprise, qui ont dressé la liste des bonnes pratiques à
instaurer, quant à l'égalité des salaires, l'organisation du travail ou encore
la mixité des métiers.
Obtenir
l'égalité des salaires entre hommes et femmes
Indexer une prime individuelle sur la
performance
A travail
égal, salaires encore différents: en 2009, les femmes gagnaient en moyenne 20% de moins que leurs collègues
masculins, à temps de travail égal. "Pourquoi ne pas indexer une prime
individuelle, suite à un congé parental, sur la performance, et non uniquement
sur une période de référence", est-il ressorti des discussions animées. Ou
encore: "pouvoir disposer d'une "enveloppe", variable
d'ajustement pour récupérer les écarts de salaires dus à des coupures
professionnelles", voire, instaurer des formations, à partir de six mois
d'absence, "afin de maintenir la personne dans son poste ou la faire
évoluer".
Encourager
la mixité des métiers
Hommes leaders et femmes assistantes "hors pair": les
clichés ont la vie dure en entreprise. Les solutions? Changer les
mentalités en "travaillant sur les stéréotypes, en amont de l'entreprise, auprès des
parents et des professionnels de l'éducation". Valoriser, aussi, "le
concept de rôle modèle, dans les deux sens", c'est-à-dire mettre en valeur
les femmes qui exercent des postes d'encadrement, mais aussi des hommes qui
évoluent dans des postes généralement "tenus" par des femmes.
Faciliter
l'organisation du travail
Il
faut faciliter l'organisation du travail, pour les femmes... mais aussi pour
les hommes, ont relevé les participants des Trophées. Comment? En encourageant
le "rôle du parent, quelque soit son sexe, avec des dispositions
similaires pour les hommes et les femmes: congé parental, flexibilité des horaires, etc.", "en sensibilisant
tous les acteurs, de la base aux managers", "en anticipant le retour
au travail après un congé" et "par la mise en place d'un télétravail plus normé pour favoriser le lâcher prise du
salarié".
Sensibiliser
les managers aux préjugés sexistes
Mettre en place des programmes de
mentorat
Remarques
misogynes, critiques sur le manque d'ambition des femmes ou le congé paternité
d'un homme: pour mettre fin aux préjugés sexistes au travail, il est nécessaire
de cibler les managers. Ceux-ci doivent "donner du sens à chacune des
règles qu'il souhaitent mettre en place -pourquoi cette règle, la répéter pour
qu'elle entre dans les esprits-, parler des success stories qui
valorise l'entreprise, porter la nécessité d'exemplarité dans leur organisation
du travail", voire de "mettre en place des programmes de
mentorat" -mot mixant le mentoring des seniors au tutorat des
juniors- pour favoriser la parité (faire travailler les femmes en réseau, mixer
les équipes...)
Fixer
des objectifs de recrutement
Les quotas? Pas forcément un bon concept
pour les participants de la soirée des entreprises de l'égalité femme-homme,
qui imaginent plutôt une "mixité des comités de recrutement et de
promotion" et la nécessité de "tuer le syndrome du
coup-d'après": l'engagement pour l'égalité, c'est maintenant... et pas au
prochain recrutement.