Les femmes sont-elles interdites à
Francfort, ville où siège la Banque centrale européenne ?
On ne sait pas si les 27 chefs d’Etat et
de gouvernement en parleront en coulisses quand ils se verront jeudi et
vendredi à Bruxelles en Sommet ; c’est possible, ce n’est pas
certain ; on ne sait pas s’ils trancheront ou reporteront leur
décision ; mais ce qu’on sait, c’est que le sujet les embarrasse. Parce
qu’il est embarrassant.
De quoi s’agit-il ? Les Européens
doivent désigner un nouveau membre du directoire de la Banque centrale européenne,
et si tout se passe comme prévu, ce nouveau membre sera un homme. Le résultat
sera qu’il n’y aura aucune femme dans ce saint des saints de six membres, comme
il n’y en a aucune dans le conseil des gouverneurs, instance élargie de 23
membres. La BCE dernier bastion du machisme ? Voilà la question !
Comment en est-on arrivé là, ou comment en est-on encore là ? Le
mandat de l’Espagnol José Manuel Gonzales Paramo au directoire s’est achevé en
mai dernier. Il siégeait à côté de l’italien Mario Draghi, du français Benoît
Coeuré, du portugais Vitor Constancio et de l’allemand Peter Praet. Par qui le
remplacer ? Les capitales se sont mises d’accord très vite sur le nom de
Yves Mersch, le patron de la Banque centrale du Luxembourg. Cela aurait dû passer
comme une lettre à la poste ou un billet de banque usagé à la broyeuse. Mais
voilà, une fronde s’est élevée au Parlement européen qui a fait ses petits
calculs : si une femme n’est pas nommée maintenant, il n’y en aura aucune
avant … 2018.
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